mardi 7 décembre 2010

Retour sur la finale de la coupe Davis.

J'attendais avec impatience cette finale, pour beaucoup de raisons. Déjà parceque ce n'est pas tous les jours que la France a l'occasion de gagner un trophée majeur, quelque soit le sport concerné. De plus, j'avais eu l'occasion d'être à Toulon pour l'ouverture de cette campagne contre l'Allemagne. Enfin, parceque je m'attendais à une opposition intéressante.

Il y avait une énorme attente du coté Serbe. Ce jeune pays n'a que peu de trophée majeur. Peut être un en Basket. Tout un peuple a une confiance aveugle, à juste titre, en son jeune leader Novak Djokovic. Cela promettait une ambiance incroyable. Je pensais que les lieutenants, Troiki, Tipsarevic et Zimonjic, beaucoup moins connus, seraient portés par l'évènement, et évolueraient à un gros niveau.

Pour faire une bonne finale, il faut être deux. Les français ont montré de très belles choses lors de cette campagne. Que des victoires 3-0. Contre une faible Allemagne pour commencer. Puis contre l'espagne, certes privée de Nadal, mais avec Verdasco et Ferrer, tous les deux dans le Top 10 mondial. Et enfin, contre L'argentine d'un Nalbandian en regain de forme, et Juan Monaco 26e Mondial. 

En coupe Davis, les classements ne veulent plus dire grand chose. On joue pour son pays, en équipe, au meilleur des cinq manches. C'est très particulier. Il n'est plus question de classement moyen sur une année, mais d'être là au bon moment, le jour J, avec les copains. Il faut gérer la pression, son envie de bien faire, la crainte de décevoir. Il est très courant de voir des joueurs passer complètement à travers, et d'autres faire le match de leur vie.

La France avait montré de belles choses dans ce domaine. Après des débuts difficiles en coupe davis, Monfils semble avoir montré qu'il sait désormais gérer ce genre d'évènement. Tsonga n'a jamais eu de problème à ce niveau là. Llodra à souvent été entre bon et très bon en double, et m'a vraiment surpris sur ses deux simples contre l'Espagne et l'Argentine (victoires sur Verdasco et Monaco), puis sur sa fin d'année avec sa demi finale à Bercy: victoire sur Djokovic, défaite à un point prêt contre Soderling. Il obtient même son meilleur classement en simple en cette fin d'année, avec une 23e place au classement ATP. Depuis quelques mois, même Arnaud Clément semblait revenir à un meilleur niveau, comme boosté par l'odeur de l'évènement. Tout ce groupe encadré par un Forget et tout un staff qui a une culture énorme de cette compétition donnait de bonnes garantie d'être présent le jour J.

Plus je vieillis, moins je suis supporter franchouillard à fond derrière mon équipe, et plus j'aime les grosses confrontations entre deux équipes (ou deux joueurs) qui sont prêts physiquement et mentalement à donner le meilleur d'eux même. J'aime sentir les fluctuations d'emprise d'une équipe sur l'autre. La mise en place de schéma tactiques, les frustrations, les doutes. Je m'attendais à être comblé lors de cette finale.

Quelle déception, finalement. Au moins trois matchs ont été quasiment sans intérêt. Le Vendredi, Tipsarevic et Simon sont passés complètement à coté, dépassés par l'évènement, et ont été balayés par les deux solides No1, Monfils et Djokovic. Jamais ils ont réussi à se lâcher. Le Dimanche, Llodra est également passé à travers. Certes, il n'a pas été aidé par un Troiki en chaleur, qui a eu de plus beaucoup de chance avec les lignes et le filet. Mais Micka n'a pas été à son niveau, loin de là. Panne de 1ère balles, incapable de conclure les points au filet...

Le double a été plein de suspens, mais là encore, Clément et Llodra ont manqué les deux premiers sets, avant de monter leur niveau de jeu petit à petit. Et troiki a vraiment faibli en fin de match.

Seul le 4e match a été proche de mes attentes. Malgré le score, Monfils a été présent. Il a tenté beaucoup de choses. Mentalement, il a été présent du début à la fin, à changé plusieurs fois de tactique pour essayer de troubler Djokovic. Mais Novak est tellement fort. J'ai énormément d'admiration pour ce joueur. Il est très complet, défend très bien, sait faire le jeu, est bon au filet, sert bien. De plus, et ce n'est pas le moindre de ses atouts, il a un mental énorme, une putain de détermination. Il est quasiment impossible de le faire plier à ce niveau là, surtout pas lors d'une finale de coupe Davis, chez lui. 

Bravo les Serbes. Djokovic a été irréprochable, et Troiki a été dans la "zone" le bon jour au bon moment. Mais je suis triste pour les Français, car à mon avis, Simon et Llodra ont vraiment raté leur finale. J'espère qu'il s'en remettront. Pour les années à venir, je pense que la France a vraiment deux joueurs de simple énormes avec Monfils et Tsonga. S'ils arrivent à gérer leur saisons et à ne pas se blesser, ils sont largement au dessus des autres français mentalement. Pour le double, il y a pas mal d'options à partir du moment où Llodra est là. Mais j'espère qu'on ne vient pas de le perdre...



dimanche 5 décembre 2010

Semaine Off: un peu de recul.

Finalement, mardi, je n'ai pas eu envie d'y retourner. Mercredi non plus. Je me suis même laissé aller toute la semaine. Pas de sport, bouffe n'importe comment, sommeil décalé. C'est bien simple, je n'ai rien fait de ma semaine. Ça ressemble un peu à de la dépression ça, non ? En tout cas, chez moi, c'est les symptômes que: "y'a quelq' chose qui cloche là d'dans". Alors j'ai pris un peu de temps pour m'écouter; pour écouter la partie de moi qui visiblement se retrouvait de nouveau confronté à la tristesse et au doute.

Même si je faisais le fier à bras lors du dernier billet, il y avait quand même une partie de moi qui n'en pouvait plus de prendre toute cette déchatte en pleine face.

"Allez accroche toi, c'est pas grave c'est de la variance, ça va tourner. Tu joues bien, tu te bats comme un chef, tu ne fais que peu d'erreurs, tu reste concentré et tu choisi bien tes tables. Continue, ça va payer, etc...

Au bout d'un mois et 25k mains, stop. Le discours ne porte plus. Est ce que ce n'est que de la malchance? Mon edge est il si bon que ça? Est ce que je ne me fais pas exploiter par les regs en permanence? Est ce que je vais réussir à dégager assez de profits pour en vivre d'ici 12 mois... etc.

Certes, je peux comprendre la partie de moi qui doute. Quasiment toute la semaine, j'ai laissé mon graph du mois affiché sur un de mes deux écrans... Pourquoi faire?? Pourquoi je ne fermais pas Holdem Manager, alors que je ne jouais pas. D'habitude, je le ferme même entre deux sessions...
Graphe Novembre
Graphe Octobre

Je pense que je voulais me montrer que depuis les 4000 premières mains difficiles, la courbe d'Ev est vraiment solide. Il y a des downswings, une période assez plate, des rushs. Après au niveau des spots trouvés, je n'ai pas l'impression que ça ait été très bon, mais pas horrible non plus. Donc je pense que c'est une raison d'espérer. 

Ensuite, j'ai vraiment beaucoup aimé la façon dont j'ai géré les 20k mains suivantes. J'ai rarement été plus weak que d'habitude. J'ai rarement été beaucoup plus agressif, ni plus ou moins loose que d'habitude. J'ai vraiment été très souvent proche de mon A-Game, mon meilleur jeu. J'ai parfois été dans mon B-Game. Je me souviens de périodes ou je me disais régulièrement "Bet moi ça" alors que je venais de checker par exemple. Ou alors d'autres ou je me rendais compte que je mettais de l'argent mort dans un pot que je ne pourrais que rarement défendre profitablement. J'ai eu une période de C-Game en début de mois. La deuxième en deux mois, les deux fois en début de période.

Cette période correspond à un syndrôme "Reprise après une coupure". Ce mois ci, j'ai ajouté la difficulté de la montée de limite.

La montée de limite: En fait, il ne faut rien changer. On trouve les mêmes catégories de joueurs. Il y a moins de fishs, moins de "mauvais" regs, et les meilleurs sont plus fort. Après, les spots restent les mêmes, les principes de base aussi. Donc il n'y a rien à changer. Il suffit d'être bien concentré sur les types de joueurs, les situations. J'ai pris la mesure, et j'espère faire la montée à l'étage au dessus plus sereinement.

Le début de période: je pense reprendre plus bas. Peut être même en NL25. Un truc genre 1k de NL25 puis 1k de NL50 pour reprendre des sensations de manière moins violente, et baisser le prix des erreurs. De plus, le fait de reprendre plus bas me sensibilisera à pourquoi je joue ces limites, et donc à être plus vigilant.

Ensuite, le C-Game s'est limité à quelques mains par ci par là. Peut être 10 mains sur 20k mains où je me dis... "tsss, j'ai fait n'imp' là." J'ai eu 10 minutes de tilt sur une fin de session. Je l'ai senti. Je me suis vu engager des 100bb deux fois dans des spots ou je ne paye pas d'habitude. Les deux fois je suis devant et je gagne le coup. Une des deux fois le spot n'est pas si horrible que ça, peut être même standard, c'est proche je pense. Toujours est il que vu que j'ai payé impulsivement les deux fois, j'ai préféré quitter, même si en l’occurrence, ça m'avait été profitable. Du coup, je trouve que j'ai super bien géré le coup.  Sur la session suivante, la pire de ma vie je pense, j'étais à fleur de peau. Mais j'ai joué trois heures (forme de tilt vu mes règles), environ 2000 mains, en ne faisant "que" deux grosses erreurs dans une tempête infernale. A part ça, je suis resté très solide. D'un coté j'en suis fier car ça me montre que je suis capable "d'encaisser". D'un autre coté, c'est stupide. Car au poker, il n'y a rien de plus simple que de sortir d'une tempête. En un clic, on se fait une bonne pause d'une heure et demie, on digère le truc, et on laisse retomber la frustration avant de relancer une autre session tranquilou. De plus, je me souviens que j'avais trois tables sur six qui étaient vraiment bonnes, alors tant que je restai solide, et vu que je trouvais des spots, je me suis accroché. Mais ces deux mains en question, c'est vraiment 150bb de gâchées.

Finalement, en regardant tout ça, je me dit que finalement c'était un excellent mois. Je pense avoir mieux compris l'effet montée de limite, et le phénomène variance. J'ai fait des erreurs que j'ai identifiées. J'ai pris contact pour la première fois de ma vie avec un environnement vraiment hostile prolongé. J'ai identifié beaucoup de points à travailler pour améliorer mon A-Game. J'ai trouvé un nouveau livre, (merci Morgan), ainsi qu'une série de vidéos sur DeucesCracked, le tout de Tommy Angelo, pour combattre justement tout ce que peut nous empêcher de jouer notre meilleur jeu. Ca me va me donner de nouveaux axes de travail. Si on rajoute que cette formation m'a rapporté 450€, le constat est nettement meilleur que "Sick, je run so bad", ou encore "Mon vié, je ne suis qu'une merde, qu'est ce que je vais faire de moi".





Voilà je pense que cette analyse est honnête, et je l'espère lucide. J'espère reprendre très vite sur de bonnes bases dès demain. : on se reconcentre, et on se remet au boulot. Ou encore, "J'y retourne immédiatement".