mercredi 16 décembre 2009

Un petit forward vite fait...

Le dernier article de Sir Cuts.

http://www.team-winamax.com/basic-space/

Pour le fil de ma semaine écoulée, il faudra attendre un peu. Le sommaire donne a peu près ça.

- Une session de 12h de cash game et la saturation qui va avec.
- Un article en gestation ("C'est quoi le but du poker?")
- Un good run en Sngo sur PS.
- Des bads beats et encore des bad beats dans les parties MH ou entre amis.
- Un rythme de vie à chier.

mercredi 9 décembre 2009

Cool down

Bon aujourd'hui, je me suis mis à sécher. Je me suis fais une journée glande à jouer à PES en mode standard. J'ai commencé une carrière de joueur. Titulaire au bout de 3 matchs, champion avec Lorient dès la première saison, élu meilleur joueur du championnat, victoire 4-1 au Real en ligue des champions l'année suivante. C'est parfois bien de faire des choses faciles pour se réconforter.

Ensuite, une petite vidéo de Johny001, l'excellent joueur pro Winamax en NL100 SH. Ce n'est pas forcément la même limite, mais ça fait du bien d'entendre quelqu'un de confiance t'asséner des vérités avec assurance. Je pense pas forcément avoir appris grand chose, peut être quelques détails, mais il faut bien dire que hier soir, je commençais à douter de tout. Donc rien de tel que de reprendre les bases.

Johny c'est une de mes idoles.

1) Pour ses résultats en cash et en tournoi. (Ceux à venir pour les tournois).
2) Pour son ton calme et posé et ses commentaires ou l'on sent qu'il maitrise tout.
3) Pour son art de toucher son 6 à la turn sur Q84 quand son adversaire a prévu de le check raise all in au turn avec AQ...

La vidéo en question

La prochaine étape pour moi sera sans doute une vidéo Partouche deux tables, dans laquelle je compte m'expliquer tout ce que je fais. Pour jouer moins de tables aussi. J'ai besoin de prendre un peu de recul.


Sinon pour revenir sur hier, rien de bien grave, mais un état de tilt jamais atteint. J'ai de nouveau mangé un -56€ sur 1787 mains. Le thème était prendre des brelans sur mes grosses pocket, voir tous les tirages rentrer chez les vilains et jamais chez moi, et rentrer un brelan sur 20 de mon coté. Par contre, j'ai fait deux carrés quand j'ai touché brelan, ce qui ne m'a rien apporté de plus.

A la fin de session de 5h00, j'étais déjà pas mal chaud et assez sick, mais je le prenais à peu prêt bien. J'avais fermé les tables pour passer à autre chose, et ne pas partir pour un run de 12h00 dans mon état douteux. (Entre les lignes, il faut lire "j'étais à fond en tilt, mais je n'avais rien cassé, et je n'avais pas fumé ma bankroll en montant jouer deux limites au dessus")

J'ai eu envie de faire un peu de tournoi de façon paisible. Je lance un 5$ sur Everest et un 5$ 2R1A sur PS. Je pensais que jouer moins de mains, en FR et en tournoi allait me divertir. Et puis il s'est produit un enchainement un peu spécial en à peine 30min

23h03
Sur PS, je défend une SB avec A8s à pique contre une relance tardive et je floppe KQT dont deux piques. Nous sommes trois au flop, 360 au pot, 2500 de tapis effectif, chez le relanceur. Je check, la BB check, le relanceur check. Je me dis que le relanceur ne doit pas avoir grand chose. Pour la BB, il faut voir. Sur la turn, un 2 de trèfle, je décide de tester le coup. (Sans la BB pourquoi pas, mais pourquoi pas checker tout simplement). Je mise 240, la BB passe et le relanceur me relance à 560. Hum, ce n'est pas ce que j'attendais. Mon ami n'a pas AJ à pique, donc c'est un peu bizzard. Il a peut être J9 à pique ?? Pour AJ sans pique, un brelan, je ne comprend pas trop son check flop. Un bluff moisi de mongolien est toujours possible.

Bon, je paye ce qui manque. La rivière brique (standard), je check, mon adversaire mise 700. Et là, au lieu de passer tout simplement, je le mets à tapis au cas ou il folderait 1100 dans 3900. (Avec les nuts, AJo, il faudrait un sacré missclick).
Ce coup à chier me rassure son mon état de sérénité, et me fait prendre quelques tours de plus quand à ces tirages qui ne rentrent pas.

23h20 Sur PS, je relance JJ en MP, et je suis payé par les blindes. Flop 346 dont deux carreaux. Je Cbet derrière un double check, et la BB paye. Le turn est l'as de carreau, (standard). Il check et je check derrière. Sur la rivière, le 6 double histoire que je batte encore un peu moins de mains. Mon ami mise 250 dans 1050, ce qui m'amuse, car je ne me vois pas fold, ne serait ce que pour un tirage quinte raté. Mon ami me montre AJo. OK, il m'a payé au flop avec 2 over cards, dont une morte et la touche, puis il me value river... Mon niveau de tilt monte encore d'un cran.

23h22 sur Everest, j'ai Q8o de BB. Deux limpers au hijack et au CO, la SB complete, je check. Flop: AJT tricolore. Check général. Turn: 9 de pique qui me rentre la 2e quinte, en plus d'un tirage pique. Comme je sais que la rivière sera sans doute un pique, je mise le pot, et je suis payé par un des limpers. La rivière est le T de pique bien sur, car avec une doublante c'est plus fun. Je check avec mon bluff catcher. Vilain check derrière moi et montre 52s à pique. Mon viéééééééé. Ca ne s'arrêtera donc jamais ?? J'ai atteint ma dernière limite. Il ne me manque plus qu'un prétexte pour tout balancer, j'ai envie que ça s'arrête. En à peine 20min, je me prends un résumé de mes dernières 3200 mains de cash game. Je n'étais pas venu pour ça.

23h26 sur PS: Je suis de BB sur 30/60 avec 4k de stack (67bb) et pp9. Un limper à 60, une relance à 240 que je paye facilement, tout comme le limper. Flop 578 dont deux coeurs, 750 au pot. Overpaire plus ventral. Bof. Je check tout comme le limper, et le relanceur initial boite à 4570... En temps normal, je ne réfléchis qu'une seconde, le temps d'entendre la voix de Simon me dire "No set, no bet". Je sais que dans le meilleur des cas je joue contre flush draw plus une ou deux overcards. Mais dans ce cas précis, j'entends la voix de Kyo me dire "Il suffit de tout envoyer en l'aiiirrrrrrrrrr" (autre signe de tilt évident). Je paye au bout de 3 secondes de réflexion. Le villain a AA sans coeur, qui tiennent. Ca s'est fait.

23h33 sur Everest. UTG limpe 40, je limpe 40 UTG+1, derrière il y a un limper à 40, un raise à 80, un payeur à 80, UTG complète (il n'a pas AA, KK du coup je pense). On est 5 au flop pour 460 au pot 955 chez moi. Sur le flop 842 UTG mise le pot, dans ma tête les fils se touchent, je bat encore un top paire 8. J'envoie ce qu'il me reste. Je suis payé par le bouton et par UTG. UTG a 87o, le bouton a ppT, qui tient. Ca s'est fait, aussi.

Bon voilà. Je suis content de ne pas être un rageur qui envoie cave sur cave en CG dans un accès de colère, parce qu'hier soir, pour de bon, j'étais dans un état que je n'avais jamais expérimenté au poker. Un état qui est le signal qu'il est temps de faire une pause.


Enfin, demain soir, dernière manche MHOC sur Unibet. Je ne joue rien de particulier. J'ai le nombre de manches qui qualifie pour le tournoi final, j'ai une autre soirée de prévue. Du coup, je ne suis pas sur de venir faire le donk en tilt au milieu de gens qui jouent quelque chose. On verra demain.






lundi 7 décembre 2009

MEGA TILT






AAAAAAAAAhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh

Nouvelle nuit difficile

Le Dimanche s'annonçait paisible. Peu motivé et peu en confiance, je décidais de ne pas m'inscrire au 250k garanti sur Everest. Je me félicitais de cette décision, mais vers 21h00, je commençais a me sentir d'attaque et à chercher un petit tournoi à faire sans trop de pression. Je ne trouvais rien de plus intéressant que des Sngo 180 joueurs. J'en lançais 4 et repérait très vite un mongolien à ma gauche sur l'un d'entre eux qui faisait tapis sur les deux premières mains, et déstackait deux joueurs d'un coup avec K7. Je l'attrapais plusieurs fois dans la première heure et montait assez rapidement un stack de 15k qui me permettait de gérer ce tournoi jusqu'à n'être plus que 27 joueurs.

Il me vient alors une paire d'as avec laquelle je relance un limper qui joue 25-0. Il paye mon CBet sur QTx bicolore. Je checke la turn sur J qui rentre, trouvant qu'il commence à y avoir beaucoup de grosses cartes. Et sur une brique rivière, je décide de miser la rivière... Ce joueur ultra passif me relance gras et je ne résiste pas à payer alors qu'il ne me relancera jamais avec moins que deux paires. Il me montre AK pour quinte, et je me retrouve assez short à 7k... Le temps que la bulle passe et je finis par sauter 15e, alors que les trois 1er en stacks sont des bons fishs certifiés. Et merde. Une belle boulette, car check caller la rivière était clairement la ligne à suivre contre ce joueur.

Anyway, il est 23h30, et je me sens d'attaque pour un peu de cash, j'ouvre Partouche et lance mes 4 tables. Et là, c'est le drame. Rapidement, je perds un pot à 60€ sur un 3 outs river, puis plante un tirage couleur plus deux overcards avec AKs pour partir assez mal. Mais je me sens plutôt bien. La session continue assez mal, et je suis derrière de pas loin de 100€, quand sur une table, je repère un mec qui est chaud du bouton raise. Une fois n'est pas coutume, je limpe QQ derrière un limper pour induire un raise de ce joueur qui folde derrière moi, et les blindes complètent. OK, j'aime qu'un plan se déroule sans accroc. Pourtant, le flop vient QJx tricolore. Une des blindes attaque le coup, payé une fois derrière, je paye aussi. Sur le 9 qui vient à turn, ça repart de plus belle: le premier joueur mise le pot, le second boite... Ma foi... Il y a des quintes, mais je ne sais pas lâcher le coup. Je mets tout le monde à tapis, et je découvre avec joie Q9 et J9 en face et ce pot m'est déjà acquis... Ce spot énorme marque le début du retour.

Par contre, je repousse plusieurs fois le moment de sortir. 3h de jeu, 4h de jeu, 5h de jeu, 1000 mains... Je me sens bien, il y a de l'argent mort, je continue. Et malgré quelques mauvaises décisions, je reste solide et reviens petit à petit à jeu, puis légèrement gagnant sur la session.

Les mauvaises décisions sont à chaque fois les mêmes. Payer des 3Bet avec AQ/AK contre des joueurs sérieux qui ne 3Bet pas light. Ce genre de décision conduit à chaque fois à des spots douteux. Deux caves perdues en touchant l'as contre AA en face (sick mais bon, ...), une cave gagnée contre QQ qui me livre tout sur AKx... (faut il compter sur ce genre de mongoliens ?). Je pense que c'est une erreur à éliminer contre une catégorie de joueurs bien précise. Les joueurs sérieux qui 3Bet JJ+/AK, voir seulement QQ+.

La session finalement est amortie quand je trouve une paire d'as de BB sur une des deux tables qui tournent encore. Je sur relance un joueur que je ne connais pas, et qui paye sans sourciller.

Flop Q94 bicolore. Je Cbet et il paye. Turn T. Je checke, il checke derrière. Rivière K. Je checke encore, il pote et je paye. Il me montre K4o pour deux paires... wow. Je m'empresse de lui mettre une note. Ce joueur 3Bet le coup suivant, puis relance son 3e coup joué alors que j'ai AKs à pique. Je le surrelance et il paie encore. Flop KTx. Je Cbet gras et il paye. Le turn apporte un second pique et je mise de nouveau. Il paye. La rivière est un 9, et je check/call à tapis. Il montre QJo pour quinte rivière... Et me voilà de nouveau derrière.

Le mec va enflammer la table pendant 1h30. Il va dégueuler mes 50€ assez vite puis remonter notamment sur moi quand je me verrai incapable de lacher AT sur son 3Bet puis sur son 3barrel sur Txxxx. Il me montre KK pour une cave perdue de plus. Le mec va fumer un ou deux autres joueurs réguliers. Je reste zen en me disant que tout peut aller très vite, et qu'il faut juste être dans le bon spot au bon moment. Je crois le moment venu quand je paye une de ses relances avec JJ, et que le flop vient AJx bicolore. Tout part au flop, il montre AJ, mais touche un As rivière... :D

En une heure trente, il va monter un tapis de 250€ (en NL20) sur des joueurs réguliers puis finir par partir. Fuck !

Bon, et bien à l'heure du bilan, en 1700 mains j'enchaine les swings: -100€, +110€, -110€. Pas de gros tilt, quelques erreurs couteuses mais bien identifiées. Environ 200€ de suckouts à 2,3, ou 5 outs. Et toujours une bonne variance sur ces tables.

Quand au fait d'enchainer 1700 mains de nuit au lieu de me refaire une santé, et ne pas respecter les heures de sorties. No comment. Le point positif est que malgré les swings et les bads beats, mon degré d'agacement est rarement monté très haut. J'ai couché pas mal de mains sérieuses sur des gros bets river qui me battent très très souvent. Il y a du mieux de ce coté là. Par contre, il y a deux caves de perdues en payant des 3Bet preflop avec Ax et en ne sortant pas au turn sur le 2e barrel quand j'ai touché l'as. Je pense que ce schéma est largement perdant.

A suivre.




dimanche 6 décembre 2009

Forfait sur le 250k Everest

Une bonne nuit de 12h n'aura pas suffit a me remettre suffisamment en forme pour aborder le 250k avec une ame de guerrier conquérant. Du coup, une seule décision s'impose: ne pas jouer et préférer une soirée cocooning tranquilou.

vendredi 4 décembre 2009

Une autre bonne journée...

... en cash game. J'ai été chaud bouillant aujourd'hui pendant 2h30 pour faire +86€ sur 540 mains de NL20. Décidément, je suis dans une période violente. C'est tout ou rien en cash. En tout cas, le nouveau bloc de 10k part plutôt bien. Que dire de plus. J'ai su m'arrêter après 02h30 de jeu, j'ai joué dans la bonne plage horaire fishy de 17h30->20h00, et je me suis même permis une sélection de table vu que 8 tables tournaient à cette heure là. J'ai fait de mon mieux sur la préparation, ensuite, les bons spots ne se fabriquent pas.

Je suis ensuite passé en Sngo180 joueurs. 4 tournois, pour deux ITM tranche basse. Toujours impossible de faire une TF, alors un top 3, n'en parlons pas.

Et enfin, séduit par la formule 2 rebuy un add on, j'ai fait les deux tournois de 22h30 et 02h30 à 5$. Sur le premier, je pars pas mal mais destacke sur un 4Bet all in avec AQ sur un mec qui me resteal du bouton sur une ouverture en milieu de position. Le mec m'a l'air plutôt chaud, mais il n'est pas là de puis longtemps. Je pense que la situation sur le papier est correcte:

J'ai 22k, blindes 350/700/85 j'ouvre à 1850, il 3Bet à 5850, je pousse 22k et lui joue environ 30k. Le mec a des stats aggro, mais n'est pas là depuis très longtemps (25 mains). Il call avec AK.
Je saute aux alentours de la 600e place, et il y avait 320 payés, donc pas mal de route à faire encore. J'ai tenté le coup, ça n'a pas marché. Je reste un peu perplexe. C'est le genre de coup que je ne sais pas bien évaluer. J'ai pile 30BB avec des ante, je pense que je peux fold , mais que je n'ai pas la vie devant moi non plus. Et pas envie de commencer à folder toute ma range sous TT+, AK contre un joueur agressif en position sur moi.

Je relance le même type de tournoi mais avec un plus petit en field (1000 joueurs contre 2500 au premier). Je vais doubler assez vite mes deux BuyIn en gagnant un coup en floppant brelan de 5 contre tirage quinte et couleur chez adversaire. Je gagne le 60/40. Ensuite c'est l'horreur. Je perds 5 ou 6 coups ainsi qu'un tiers de mon stack, puis arrive le coup suivant:

Derrière un limpeur en milieu de table, je relance naturellement à 600 sur blindes 75/150. Le mec me revient dessus à 14k alors que j'ai moi même 10k ? Je n'ai pas scopé le mec et j'ai tendance à payer assez facilement pour découvrir AA en face. Je chatte ma Q pour doubler à 20k. Le mec est plutôt un bon joueur, 45% de Roi sur plus de 1000 tournois. Mais dur de folder QQ ici, non ?

Ensuite, je reperds assez vite 10k en plusieurs coups, certains mal chanceux, d'autres mal joués, certains les deux. Je tente des trucs. En tout cas rien de passe. Je finis à la bulle en ratant un flip.

Du coup, après cette petite série de tournois, je me sens d'attaque pour chatter Dimanche sur le 250k Everest. On verra si la forme est là au moment de s'inscrire.

Pour l'heure place au téléthon, c'est parti pour trois jours, dont une première sous les couleurs MH Samedi. Et avec la pression du boss...





jeudi 3 décembre 2009

Quand tout va bien, tout va bien.

... Il est 16h30 et je me lève.

Je me suis couché à 11h00 du mat après un run de 17h00 de poker quasi non stop.

Mouais, pourquoi tant de complaisance ? Et bien juste parceque j'ai joué plutôt bien pendant 17h00 de suite.

J'ai commencé par une session de CG sur Partouche pendant laquelle j'avais lancé Camstasia pour faire une vidéo. (Au bout de trois heures, la vidéo a planté pour cause d'espace disque insuffisant :D)

Quand tout va bien, tout va bien. La session démarre assez vite. J'ai beau perdre une cave répartie sur 4 tables dans la première demi heure, ensuite, j'ai rapidement de bons spots régulièrement, et mes mains tiennent. Les brelans, les grosses pockets. Je rentre des quintes, parfois ventrales pour prendre de la value régulièrement. Il y a juste la couleur qui ne rentre pas top, mais je ne vais pas me plaindre. Et dans ces cas là, je peux jouer des heures un jeu proche de mon meilleur.
Au final, +137€ en 06h20 pour 1570 mains jouées. C'est très très bon. Et ma bankroll Partouche atteint un nouveau top, 834€.

Par contre, ma feuille Excel me donne +100€ pour les 11k dernières mains de NL20, alors que j'avais fait +600€ sur la tranche précédente en NL10/NL20. On verra ce que dit la tranche suivante. Je vais essayer de la faire plus propre. Je pense que j'ai eu plusieurs périodes de bad run dans ces 11k et je les ai très mal gérés.

A partir de minuit, j'ai attaqué deux séries de 4 STT 5$ pour changer. Comme la veille, +1$ au final. Une série good run 1-2-3-x et une bad run x-x-x-x. Mais je suis assez content de mon jeu. Tellement que je lance des Sngo 180 joueurs. Ca ne va pas marcher terrible. Une 13e place (ITM 2 BI), une 20e place (bulle), et 4 à 6 tournois plantés. Y'a pas de spots, ou je prends des bads. Anyway, ça ne m'affecte pas plus que ça, et je décide de tenter le 8$ 2 rebuy un add on de 07h30, un tournoi que fréquente C2P régulièrement. D'ailleurs, je le vois inscrit et je le suis discrètement en espérant lui faire la surprise de me voir arriver à sa table. Ca n'arrivera pas. Je ne résiste pas à le chambrer en le voyant gagner une main avec AK, et nous ne nous croiserons pas à la table.

Le tournoi compte une centaine de joueurs, et nous sautons tous les deux entre 36 et 27 alors qu'il reste 4 tables pour 15 payés. Mais je suis très content de mon tournoi. Je n'ai joué qu'une table, et j'ai souvent insisté plus que d'habitude au flop pour prendre de l'info et des jetons quand mes adversaires me disaient qu'ils n'avaient pas grand chose. J'ai aussi un peu plus 3Bet light que d'habitude, ce qui me plait. J'ai quasiment toujours été à plus de 30 blindes ce qui me plait aussi. Et je saute dans un spot intéressant ou je laisse souvent passer l'occasion.

J'ai TT de BB et un joueur plutôt serré limpe au CO sur 75-300-600. J'ai environ 13k de stack, et je cherche depuis quelques tours à remonter au dessus de 30BB.

Je le relance naturellement à 2200 et il paye. Le flop vient AAK. Et je me dis, il est impossible qu'il ait limp/call un Ax au CO à ce niveau de blindes. Idem pour JJ+. Donc je suis devant, et il a sans doute une petite paire.

Je checke pour lui donner une chance de bluffer, ce qui marche assez bien. Il mise fort, plus de 3k, que je paye. Le turn apporte un 3, et je souhaite continuer à montrer de la faiblesse pour reprendre une mise turn ou river, mais dans ma tête, je vais au bout quoi qu'il arrive. Je check, il mise de nouveau ce qui nous engage tous les deux et je le boite. Il paye avec pp3...

Bon, c'est pas de chance, mais j'ai saisi ma chance dans le spot que je cherchais pour remonter à 40bb. Et j'en suis bien content.

Les journées comme ça font plaisir. Des sous en CG, et un jeu intéressant en tournoi. Que demande le peuple ? Un rythme plus équilibré ? Une meilleur gestion des mauvais moments ? Oui, c'est sûr. On y travaille...




mardi 1 décembre 2009

J'ai envie de dire "lol"

Et pourquoi donc ??

A peine écrit le dernier billet plein de bonnes résolutions, que je suis parti en couille version King Size quasi dans la foulée.

Dimanche soir, je suis mort après nu week end épuisant. J'ai la crève, et je ne veux pas jouer dans la soirée. Mais je m'endort mal, voir pas. Vers 2h15 du matin, je me relèverai. Je zone un peu sur le PC, et ouvre PS après de longues semaines d'abstinence pour faire une petite série de Sngo qui se passe bien. Et puis à 3h40, ... je craque et j'ouvre Partouche. J'ouvre 4 tables, ma bankroll est à 740 environ. Les tables sont bonnes, mais je reste dans la dynamique de la journée. Rien ne va. Et avec l'excitation, l'envie de dormir m'a passé... Au plus mal de la soirée, je serai down de 150€, en NL20 et en plein tilt !!

La session finira à 14h15. Oui, oui. Archi crevé, le moral en bas, malade, je me colle une session de 10h30 pour une nuit blanche. Je ne vous passe pas le tilt pendant lequel pour la première fois de ma vie je vais proprement jeter une cave de 150bb avec K9o en collant un 3Bet preflop puis me committant avec ma paire de 9, 2 paire au board, sans tirage...

Au final, je vais finir par me calmer en chattant un pot à 95€ (quasi 500bb). J'ai A7s à coeur, je paye une relance preflop, qui est payée par un autre joueur. Les deux joueurs sont sérieux. Sur un flop genre 854 dont deux coeurs. Cbet du relanceur initial, que je paye, gros reraise derrière. Un reraise qui veut dire j'ai brelan !! Je m'apprete à folder, mais le premier relanceur paye. Du coup, comme tout le monde joue 100bb derrière la relance, je paye aussi. Le pot fait 40€. La turn brique, check check et M. Brelan pousse son tapis, 20€. Encore une fois, je suis prêt à coucher, mais M. Overpair paye. Du coup, je me dis qu'avec flush draw max et mon ventral, ça se tente. Rajoutez mon état tilty et c'est quasi un call facile. Je rentre mon tirage ventral à la rivière pendant que M. Brelan de 5 et M. KK vomissent sur mes calls à tirage.

Du coup, je me calme comme il faut et je reprend un grind profitable. Vers 08h00 du mat, je m'endors devant mon écran plusieurs fois. C'est la sonnerie de la room me rappelant que c'est à moi de jouer qui me réveille... RI-DI-CU-LE !!!

Je finis la session à -45€, 10h30 de jeu, 2500 mains. Tout juste après avoir pris de bonnes résolutions, c'est risible.

Aujourd'hui, j'ai passé la journée à bosser. Je vais commencer la manche MH dans 30sec... Mais il faut que cette session soit la dernière du genre avant un bout de temps. Sinon, je ne vais plus me sentir crédible vis à vis de moi pour deux sous...

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Bon et bien une belle 39e place au MHOP et +1$ en 8 Sngo sur PS.

J'ai envie de dire lol.

LOL.

Et je vais me coucher... :)

dimanche 29 novembre 2009

Semaine 2: Note 5/10

Je n'arrive pas à trouver autre chose pour le titre. J'aurais pu mettre "moyenne" en fait. Une semaine un peu molle. Je n'ai pas bossé des tonnes, j'ai joué pas mal au poker. En volume.

Lundi rien. Traumatisé de la semaine précédente. Pas envie plus que ça. Envie de récupérer. Juste le traditionnel triple up cash game avec Yoren et Fred. Rien de favorable, je perds une cave. Je manque de confiance et de réussite.

Mardi soir, Casino avec Chri. Je retrouve quelques spots favorables, sans réussir à faire un écart. Je finis à -30€ sur une table bien faible. Mais on se retrouve vite à 6, puis à 4. Par contre, Christophe me donne une leçon de "Comment se faire défoncer par des fishs avec AK". Je le note.

Mercredi: Retour sur Partouche online. Une session de 2h30 et 700 mains ou je perds 25€ en NL20. Je reste sur le run du week end dernier. Je me fais défoncer, mais c'est un peu moins violent. Je joue entre 12h30 et15h00, en me levant. Les tables ne sont pas excellentes. Le soir, un super concert de M aux docks des Suds. Miam !!

Jeudi: Deux sessions sur Partouche. Je retourne au charbon en me levant ou quasi, vers 13h00. 2200 mains pour 08h00 de jeu. La session commence mal, jusqu'à 17h00 les tables ne sont pas excellentes, j'ai des spots pas top, je les joue mal. Je suis derrière quand après 17h00, les tables s'améliorent nettement. Je commence à retrouver des spots et des fishs. J'ai de nouveau quelques mains qui tiennent. +45€

Je lance une 2eme session apres la réunion SPAM. 5h30 de jeu pour 1700 mains entre 22h30 et 04h00 du matin. Je retrouve une session ou ça run bien. Bonnes tables, bon spots. Je joue tranquille en attendant les spots et j'encaisse. +81€

Vendredi, pas de jeu: Préparation puis enregistrement de SPAM. Une soirée très sympa avec Voj, Morgan et Didier dans une ambiance détendue.

Samedi: journée bucheron improvisée. On va débiter les arbres que Sly a fait abattre cet été. Je me reveille après une mauvaise nuit, la tête à l'envers. Ensuite, une journée physique, pendant laquelle je me découvre une bonne bronchite. Dommage, j'adore casser du bois et la journée est ensoleillée et magnifique entre amis. Et la journée se poursuit avec l'anniversaire de Philippe. Une fin de journée très longue ou je me traine. J'ai besoin de me retaper...

Dimanche: ... mais j'enchaine sur une session cash live à 4 ou je me fais proprement défoncer. Après une bonne nuit, je vais moins mal que la veille, mais au niveau poker c'est la cata. Rien qui passe, rien qui tient. Les jeux qui touchent sont perdants ou battus. Les bluffs sont payés par des mains limites. Des décisions proches qui peuvent passer. Bref, rien. Du coup, je préfère écrire ce billet plutôt que de risquer de lancer une session online. J'ai la crève. Je suis fatigué. Il faut aller dormir et se retaper pour la semaine prochaine ou il va falloir envoyer du sérieux.

Une semaine sans ligne directrice. Ou j'ai fait des sessions online trop longue Jeudi pour être reproduites. Elles se passent bien au final. On va dire que cela m'a permis de remonter mes pertes du we passé, et de repérer qu'il vaut mieux délaisser la plage 12h00 -->17h00 et privilégier les plages 17h00-->20h00 et 21h00 ++.

Je commence a avoir du mal à prendre de l'argent au réguliers. Je pense avoir été bien perdants contre eux cette semaine. Ce n'est pas normal. Comme je n'ai pas de tracker, et que je joue 4 tables, il va falloir que je fasse quelque chose: 1) Convertir mes fichiers d'historique pour les intégrer dans ma base de donnée ou 2) Faire des vidéos pour revoir mes sessions pour les revoir et prendre des notes a tête reposée. 3) Repasser à 2 tables ?

Je pense que je dois dans l'ensemble arrêter les sessions de plus de 3h00 sans pose. Dans l'idéal, 2h me parait pas mal.

Je n'ai pas fait de tournoi cette semaine. Je vise le 250k garantis sur Everest Dimanche prochain. Il faudra l'intégrer dans le planning du téléthon.

Bilan Online: 4600 mains en trois sessions et 16h00 de jeu. +102€ pour 11bb/100 mains.

Je suis assez satisfait par le résultat chiffré, résultat et volume, mais pas trop par la qualité de jeu les conditions dans lesquelles j'ai joué.

Objectifs de la semaine prochaine: manche MH, 250k garanti sur Everest, manche live avec l'équipe MH, jouer 2k mains de CG sur Partouche. + Vidéo + débriefing. Se retaper au niveau santé. Et faire avancer les projets pro qui n'ont pas assez bougé cette semaine.






mardi 24 novembre 2009

Semaine 1: Ca part pas top

Déjà, je n'ai pas eu trop le temps de jouer dans la semaine. J'ai eu pas mal de choses à avancer dans la semaine et du coup, je n'ai pas ouvert les tables de cash.

Je me suis contenté de la manche MH Mardi soir, ou je vais jouer un tournoi de merde. Une table ou je ne me sentirai jamais en confiance. Pas de mains que j'aime jouer, beaucoup de joueurs qui me connaissent. Aucun move qui passe, quelques mains difficiles. Je finis par sortir 23e sur un gamble douteux. Pourtant j'ai réussi a monter des jetons assez vite dans ce tournoi... Très décevant au final.

Vidéo Replayer ici: MHOP2 Manche 3

Il faudra attendre Samedi pour que j'ouvre Partouche. Une première session de NL20 SH à 4 table en début d'aprem. Tout se passe bien. 2h de jeu, 500 mains, +63.25 euros.

Le soir, vers 22h30, je décide de refaire une autre session de 2h avant de me coucher. Je joue au tennis le lendemain matin avant d'aller au live MH. La session commence bien, je destacke une top paire avec un brelan dans les première 10 minutes, et puis l'enfer commence. Je ne vais pas rentrer un tirage de la soirée dont pas loin de 10 à 12 outs et plus. Je vais toucher mes brelans sur des flops unicolor ou le turn apporte une 4e carte de la couleur. Pas de trips, mes deux paires se font contrefaire. Mais grosses pocket n'ont pas d'action ou se font craquer. Je vais floper brelan brelan de 7 sur 789 tricolor: check raise payé. Turn 8: grosse mise payée. Rivière 9... Je check fold le tapis de mon adversaire. A9 en face. Le spot de la soirée: J'ai Ax a coeur dans un pot relancé à 3. Flop Axx dont deux coeurs. Je call le CBet du joueur en blind, le 3e joueur aussi. Turn J de coeur. 2e barrel que je paye avec les nuts, payé par le joueur 3. Riviere, l'as double. 3e barrel que je paye a contrecoeur, le 3e joueur paye aussi. AJ chez le premier, Kx a coeur chez le 3e... Un pot a quasi 400bb.

La session va durer de 22h30 à 08h30 du matin, sans pause. Je vais avoir deux périodes de tilt sur les pires enchainements, durant lesquels je vais gâcher un peu, mais pas tant que ça. Au final, -155 euros sur la session de 10h, en 2100 mains.

Bon, la perte on s'en fout, je la remonterai vite. Mais ça me fait bien rire d'écrire de beaux articles sur la gestion de soi pour faire des sessions comme ça qui n'ont aucun sens. Surtout après avoir pris des résolutions d'engagement...

Je pars au tennis dans la foulée, il pleut c'est annulé. Du coup direction Gemenos pour le live. Première main je relance J6s pour mettre un 3 barrel bluf en ayant trouvé un tirage carreau. Je gagne sur la mise river, mais je me dit tient, je suis toujours en tilt.... Finalement, je vais avoir des hauts et des bas en jouant pas mal de mains (plus ou moins bien) jusqu'à la derniere main avant le repas. J'ai AA en debut de parole, blindes 100/200 ante 25. Je relance à 700. Le CL paye mes 700 et Rikku de blindes relance à 2100. Nous avons tous les deux 8000 de stack. Je pousse tout. Elle hésite un peu puis paye avec TT. Un pot à 80 blindes... qui me passe sous le nez quand la 2e carte apporte un T... Bon et bien ça c'est fait. J'avais besoin de beaume au coeur, je vais plutôt en reprendre une couche.


Du coup, un bilan assez sympa sur la semaine:
Deux manches MH à 0 pt, 2600 mains de CG pour -450bb, pas de tournoi online joué.

Mais une leçon à retenir. Jouer régulièrement au poker, c'est apprendre à gérer le mieux possible les mauvaises périodes. De ce coté, peut mieux faire. :o)

lundi 16 novembre 2009

So what ? Let's Go Baby !

Voici venu le temps de faire un petit bilan de l'année, et des conséquences qui en découlent.

Au niveau professionnel, j'ai arrêté de travailler début Mars. Je me suis mis en dépression pendant 3 mois. J'ai ensuite soldé mes congés puis négocié mon départ de Shaktiware. Au bout de 10 ans dans cette société, je n'avançais plus. Je n'avais plus envie. La situation chaotique dans la société était très compliquée. Je pense avoir pris une bonne décision. Il était temps de partir sur autre chose, mais quoi?


Cette question sans réponse n'a pas été sans conséquence au niveau poker. Mon petit niveau tout à fait décent est cependant loin d'être suffisant pour m'assurer des revenus pour vivre. Et mentalement, émotionnellement, j'étais loin de posséder la confiance et la détermination à toute épreuve que doit posséder un postulant à cette activité. Du coup, j'ai continué à jouer sur le même mode. J'ai continuer à jouer en micro stackes sans travailler plus que ça, sans m'engager vraiment, sans prendre le moindre risque, sans me donner la moindre chance de réussir.

En juin, je suis parti à Vegas avec les copains, nous avons passé deux semaines vraiment géniales. Nous avons aussi réussi de grosses perfs. Trois tournois dealés dans les 3 premiers, 4 tables finales, 6 cash out. 35k$ de gains pour un bilan d'ensemble largement positif.

J'ai également continué à m'investir dans la radio SPAM, et dans le Webzine ChipLeadpoker. SPAM permet de passer de bonnes soirées avec les membres de l'équipe et les invités et reçoit un retour sympa. ChipLeadPoker procure peu de séances de travail en commun, mais le résultat est vraiment très satisfaisant. A chaque magazine, nous progressons et le résultat est vraiment encourageant.

A la rentrée, un autre évènement s'est produit en parallèle de mon départ de Shaktiware. Morgan, déjà à l'origine de SPAM et ChipLeadPoker se voit confier un blog dans une room de paris sportifs et de poker. De plus, il doit constituer une petite équipe de joueurs pour représenter la room sur quelques évènements pour un volume d'environ 10k$ par personne. A aucun moment je n'imagine être postulant. Je n'ai quasiment aucun CV. Je n'ai fait aucun event majeur. Je suis juste un joueur gagnant chaque année depuis trois ans, j'écris quelques articles stratégiques destinés aux débutants et aux joueur dégrossis. Bref, pas de quoi intéresser une room pour la représenter. Une 2e place dans un tournoi à 150$ de 250 joueurs, c'est peu.

Et puis, alors que deux de mes potes, Florent et Simon, sont pressentis pour représenter la room avec Morgan, plusieurs amis du groupe vont intervenir pour plaider ma cause, et convaincre Morgan que je dois faire partie de l'équipe. Leur lobbying n'aboutira pas. Mais je suis à la fois très touché, et surpris. Touché par leur confiance et ces encouragements, surpris car je n'ai jamais imaginé être aussi près d'avoir ce genre d'opportunité. Néanmoins, quand je regarde les CV de chacun, je suis derrière. J'ai sans doute des arguments à faire valoir. Même si certains pensent que j'ai un niveau comparable à eux, je sais bien au fond de moi que j'ai un truc en moins.

Simon a une très bonne technique, une confiance à toute épreuve, il déteste la défaite, il a une stratégie à moyen terme clairement établie, et il s'y tient. Il a pris sa décision et il fonce..

Florent a peut être une technique moins aboutie pour l'instant, mais il ne se pose pas de questions, joue avec des joueurs plus forts que lui pour progresser. Il a envie, et il progresse tous les mois.

Quand à Morgan, même si je pense que c'est celui qui doit le plus progresser techniquement et au niveau contrôle de ses émotions, il a pour lui son envie et sa haine de la défaite. Il gagne package sur package depuis 2 ans. Il a origine de tous les projets. Il s'est sorti les doigts du chaud depuis longtemps.

De mon coté, je suis un joueur cultivé, mais je manque de confiance en moi et de détermination. Je ne me suis donné aucune chance de réussir, je n'ai pris aucun risque, je n'ai jamais cru en moi, je ne me suis jamais dit: "OK, pourquoi pas moi, let's go baby !!"

Cet épisode va faire son petit bonhomme de chemin, et m'amener à participer au 500k$ garanti d'Everest. C'est un tournoi à 336$, un tournoi hors budget pour ma bankroll. Mais quand même largement de quoi me le payer. La structure est magnifique. J'ai été raisonnable par rapport aux gains rapportés de Vegas, le déplacement à Dublin pour l'IPO a été annulé. Alors let's gamble. Je joue le tournoi concentré comme rarement, et l'épisode de Vegas se reproduit. Un ou deux coups qui me mettent en confiance au début, une table facile, les bons spots au bon moment, et un deep run qui m'envoie ITM. Plus un coup de chance qui me permet de monter encore dans l'échelle des places payées avant qu'une paire d'As craquée finisse par me stopper. Au final 41e sur 1500 et 2500$ de gains. La chance sourit aux audacieux ?

Lors de ce tournoi, je m'aperçois de plusieurs choses: le field est largement jouable, même si je ne suis pas parmi les meilleurs joueurs. Jouer ces tournois peut me permettre de progresser au contact de meilleurs joueurs. Ca me donne une chance de chatter une grosse perf.

Dans les semaines qui suivent, une troisième place sur un tournoi SH à plus de 100 joueurs, et une victoire sur un 5$ à plus de 100 joueurs également.

Du coup, la motivation revient peu à peu. Je cherche un moyen de financer des shoots réguliers sur des tournois entre 100$ et 300$ de buy in. Notamment des qualifs pour des tournois live plus important. Car là encore, j'ai pu le voir à Vegas, il y a beaucoup de progrès à faire pour faire partie des meilleurs, mais je suis loin d'être ridicule.

Alors comment financer un ou plusieurs tournois par semaine à ces buy in? La réponse que j'obtiens est en Cash Game SH. J'avais un peu mis cette activité de coté ces derniers temps, mais je reste persuadé que j'ai les moyens de bien m'en sortir aux petites limites, et plus si je travaille sérieusement. Du coup, je retourne jouer sur Partouche en NL10 avec mes 65€ restant sur ce compte. Le niveau est tellement faible qu'il est impensable de ne pas décoller sur ces tables. Effectivement, en trente jours, je vais gagner plus de 600€ en jouant environ 10k mains de sh NL10 puis NL20. Et encore, il y a pas mal de gâchis en tilt sur certaines sessions facilement évitables. Et 10k mains, je peux faire plus vu le temps dont je dispose.

Du coup, une stratégie commence à poindre pour fin 2009:

1: continuer à moissonner sur Partouche la NL20 puis s'attaquer à la NL50.
2: gommer les mauvaises périodes qui ne me plaisent pas dans ces sessions, et m'améliorer contre les joueurs moins mauvais que les autres.
3: faire quelques tournois à entre 100 et 300$ sur Everest (field plus faible et plus restreint que sur PS)
4: Affiner début 2010.

J'ai déjà fait un 10k garanti sur Everest cette semaine ou je ne finis pas payé (23e sur 114, 10 places payées), mais que le niveau était pitoyable par moment!

Professionnellement, je vais travailler en indépendant. J'ai déjà un client solide, un petit client, et quelques opportunités qui se présentent éventuellement. Donc à moyen terme, l'idée est de partager mon temps entre un mi temps développement / services informatique, et un mi temps poker, pour continuer à progresser, me faire un CV et essayer de jouer quelques event live sympa.

En glandouillant cette année, j'en suis quand même à un bilan sympa:

CG live: +2000€
CG online +600€
Tournois live +3000$
Tournois online +1500$

J'ai atteint un objectif que je m'était donné pour 2008, mais plus pour 2009: une bankroll de 10k$.

Il faut compenser le qualificatif "en glandouillant" par un good run exceptionnel en tournoi MTT bien évidemment. Mais je reste persuadé qu'en jouant moins de merdouilles pour passer le temps, en travaillant plus mon jeu, en ayant un objectif et envie de l'atteindre, l'année 2010 devrait être belle.

J'ai passé l'année 2009 à essayer de nier mon envie de jouer sérieusement au poker, à essayer de la réfréner, à essayer de me convaincre que cela ne menait à rien. Cette situation m'a déprimé, car au fond de moi, j'en ai envie. De plus, même en jouant à reculons, je suis forcé d'admettre des signes encourageants. Admettre cette réalité peut aussi m'aider à retrouver un équilibre et l'envie d'assurer un à coté pour vivre mon mi temps poker. Il y aura forcément des périodes difficiles. Surtout en tournoi. Je ne peux pas espérer avoir des résultats aussi bons à court terme. A moi de m'accrocher, de continuer à bosser et à croire en moi.

Alors aujourd'hui, j'ai envie de dire: "Let's go baby".

A suivre.





vendredi 11 septembre 2009

Au secours, je perds mon jeu

Les périodes de doutes sont très fréquentes au poker. Il y a des hauts et des bas plus ou moins longs, c’est ce qu’on appelle la variance. Cette variance est supposée désigner des résultats moins bons ou meilleurs que ceux que l’on aura en moyenne étant donné notre niveau de jeu moyen. Cependant, parfois, la variance n’est pas la seule explication. Un joueur qui avait l’habitude d’être gagnant devient perdant, ou a l’impression de stagner, de ne plus progresser. Dans le pire des cas, nous aurons même l’impression d’accumuler les erreurs et de ne plus savoir jouer. Quelles peuvent en être les raisons ? Comment retrouver de bonnes lignes de jeu sobres et efficaces ? Voici quelques points de réflexion qui peuvent expliquer une baisse de résultats autrement que par le sempiternel « Je run bad ».



Le joueur était il vraiment gagnant ?


La question est abrupte et dérangeante pour l’égo. Étais-je vraiment gagnant ? Sur quel échantillon ai-je fait mon estimation ? En cash game, il est souvent admis que tout échantillon inférieur à 10 000 mains n’est pas représentatif. En tournoi, l’échantillon minimum doit être de plusieurs centaines de tournois. Si l’estimation porte sur des estimations plus faibles, il n’est pas impossible que le joueur ait bénéficié d’une bonne période et que son estimation soit faussée.

Le joueur a-t-il pris en compte tous ses résultats ? Ne pas compter ses périodes de tilt pour calculer son winrate en cash game, ou ne pas compter cette série de 100 sit and go catastrophique sous prétexte que cette semaine là, le joueur était vraiment fatigué et n’aurait pas du jouer fausse évidemment la donne. Combien de périodes de tilt se produisent en 10 000 mains ? Combien de semaine par an cet autre joueur joue-t-il fatigué ?

Occulter ces mauvaises périodes consiste à évaluer le potentiel de son meilleur jeu, mais malheureusement, on ne joue pas son meilleur jeu en permanence. Ce peut d’ailleurs être un axe progression : essayer de jouer son meilleur jeu le plus souvent possible.

La montée de limite


Inévitablement, quand on monte de limite, on affronte des joueurs plus forts techniquement et mentalement. Et forcément, on gagne en général moins et moins souvent. De plus, le jeu peut être différent aux limites supérieures, et il faut un temps d'adaptation pour maîtriser de nouvelles subtilités techniques, ou encore pour s’apercevoir que certains enchaînements de mise n’ont plus la même signification, qu’il y a quelques pièges dans les range de nos adversaires, etc. En bref, il faut le temps de s’adapter. De plus, nos amis qui nous livraient 100bb en cash game sur un mauvais bluff, ou qui nous faisaient doubler régulièrement dans le premier niveau du Sit And Go se font de plus en rare. Il faut se battre pour chaque jeton, et la bataille est de plus en plus rude.



La modification de son jeu


Dans sa quête de progression, le joueur est amené à faire évoluer son jeu. Faut-il nécessairement essayer de devenir Loose Agressive en cash game short handed quand on est tout juste un joueur Tight Semi Agressif correct de Sit And go? Rien n'est moins sûr. Après la mise en place d'un jeu serré et prudent, qui souvent permet d'obtenir de bons résultats aux petites limites, le joueurs essaye d'élargir son jeu, et d'être plus agressif. Cette modification peut être compliquée. Elle demande une grande habileté dans le jeu postflop et la lecture des joueurs adverses. Une évolution LAG mal réalisée peut être catastrophique. Conséquence, au lieu de devenir LAG, le joueur devient plutôt l’ami de tous les réguliers. La portée des modifications dans son jeu est assez difficile à évaluer au poker. Chaque modification peut avoir des résultats trompeurs à court terme à cause de la variance, du timing, des joueurs ciblés. Modifier trop d’aspects de son jeu à la fois va rendre encore plus difficile l’appréciation de la qualité de chaque modification. Enfin, changer radicalement son jeu va modifier son image à la table, ce qui fait une chose de plus à laquelle s’adapter.

La poussée d'égo

Alors qu'au début le joueur novice redoutait et respectait tout le monde, et du coup évoluait avec beaucoup de prudence et de pondération, le joueur après quelques mois de succès peut se sentir pousser des ailes et décider qu'il est temps de commencer à raser les tables. Conséquence, il sur joue beaucoup de mains et s'empale régulièrement contre les monstres des autres joueurs qui continue de jouer leur jeu serré et patient. Une fréquence de bluff trop élevée, une sélection trop loose préflop, l’abandon du respect de la position ou encore arrêter de sélectionner ses parties peuvent être des erreurs fréquentes en cas d’excès de confiance.


Le tilt

Dans l’excellent « Poker Mindset », le tilt décrit tout état particulier ou le joueur ne joue pas son meilleur poker. Les raisons peuvent être très variées. Une des causes de tilt les plus répandues est le bad beat, mais aussi la réussite globale du joueur durant ses dernières sessions. Lorsque le joueur débute, il cherche tout d'abord à ne plus perdre d'argent. S'il atteint cet objectif, il va jouer de plus en plus sereinement. Il fait de moins en moins d'erreurs, et gagne de plus en plus. Du coup, il encaisse assez bien les bad beat. "Ça devait arriver". "C'est le poker". Le joueur s'émerveille de ne plus perdre et de monter petit à petit une bankroll. Dans la seconde phase, le joueur modifie son jeu, monte de limite, prend confiance et se donne des objectifs plus élevés. La modification de son jeu fait que cela se passe un peu moins bien. Il reperd peut être même un peu d'argent. En tout cas, il est loin de ses nouveaux objectifs. Dans cette situation, la frustration commence à grandir. Le joueur est beaucoup plus sensible aux bad beat. Le tilt n'est pas loin. Et si le tilt se déclare, c'est une spirale négative qui s'enchaîne. Pertes record, frustration grandissante, tilt plus violent, perte de confiance... En fait, la stagnation initiale n'est due au départ qu'à des erreurs dues à de mauvaises applications des nouveaux concepts appris d'une part, et au fait d'affronter de meilleurs joueurs d'autre part. Ensuite, le tilt fait le reste.


Se fixer des objectifs irréalistes ou à trop court terme.


Fort de quelques succès, et d'une bankroll naissante, le joueur commence à avoir de grands projets. Dans un mois une bankroll de telle valeur, puis montée de limite. Le joueur réajuste un peu le ROI ou le gain horaire à la baisse, puis remontée de limite, ... et dans « x » mois, le joueur se voit bien passer pro... Quel joueur dans une bonne période de réussite n'a jamais eu ce délire au moins l'espace d'un instant ? Avoir de l'ambition est une bonne chose. Mais le scénario catastrophe est aussi bien connu : La première montée de limite se passe bien, puis quelques difficultés dues aux meilleurs joueurs ou a une mauvaise passe surviennent. Le joueur prend un peu de retard sur son tableau de marche, force un peu et fait quelques erreurs. L'écart sur le planning se creuse, et le joueur se frustre. Dans cette période de frustration, il réagit mal à un ou deux bad beats classiques, et c’est parti pour un tilt en bonne et due forme. La bankroll y passe en partie ou en totalité et tout est à refaire.


Les cycles, les rushs, les bads runs existent, même si on ne peut que les constater après coup. Au poker, on ne choisit pas quand rentre l'argent à court terme. Se fixer des objectifs quantitatifs au niveau des résultats est un exercice périlleux. Ils sont parfois irréalistes, ou sans aucun sens sur une période trop courte. Ils peuvent causer beaucoup de dégâts sur la confiance et la motivation en cas d’échec. Ils nous détournent parfois de l’objectif lorsque l’on joue :

Qui sont ces joueurs ? Quel est leur style ? Quelles sont leurs erreurs ? Quelle est la bonne stratégie pour les battre ? Sont-ils stables ou changent-ils de stratégie et de rythme ? Quelles sont leurs habitudes quand ils sont forts et quand ils sont faibles ? Bluffent-ils ? A quelle fréquence ? Dans quelles conditions ? etc…


Le poker un est jeu de patience et un jeu d'erreurs. Les meilleurs sont les plus patients, ceux qui savent attendre les bonnes opportunités (et même les provoquer), et ceux qui font le moins d'erreur. Il m'arrive de temps en temps d'ouvrir une table de cash game à une limite au dessus de la mienne pour regarder. En général, cela n'a rien d'impressionnant. Le poker y est très semblable. Mais les joueurs qui y jouent sont souvent ceux qui faisaient le moins d'erreur à la limite inférieure, qui y ont accumulé suffisamment d'argent pour se construire une bankroll pour jouer à la limite du dessus. Et si de nouveau ils font moins d'erreurs que les autres joueurs à cette limite, ils pourront accumuler les $ et de nouveau monter de limite. Jusqu'à se confronter à une difficulté importante. Il n'y aura que deux issues : résoudre ces difficultés ou redescendre à la limite inférieure. Éventuellement, on peut voir une troisième alternative : monter de limite pour se refaire et se ruiner. :o)

Le joueur travaille-t-il son jeu ?

Les livres, les forums, les vidéos, les articles sur poker se multiplient. L’intérêt pour ce jeu a touché énormément de monde. Les débutants apprennent à jouer. Les meilleurs deviennent des joueurs gagnant régulièrement, se constituent une bankroll et progressent dans les limites. Les joueurs confirmés en font de même et les meilleurs passent professionnels. Tous ces nouveaux pros viennent grossir les circuits pro forts d’une expérience énorme acquise sur internet. A tous les niveaux de la pyramide, le niveau moyen augmente. Par conséquent, travailler son jeu est vital pour progresser, mais avant tout pour continuer à battre sa limite. Un joueur qui ne travaille pas un est un joueur qui régresse par rapport aux autres joueurs qui travaillent. A moins d’être particulièrement doué et brillant, jouer ne suffit pas. Il faut revoir ses parties, comprendre ses erreurs et ses points forts. Il faut améliorer ses connaissances théoriques du jeu. Il faut étudier la façon de jouer des autres joueurs, et mettre en place une stratégie pour les battre. Le poker est un jeu d’adaptation. Il n’y a pas de recette miracle. Il n’y a que des façons de jouer qui donnent des résultats plus ou moins bons en fonction des joueurs contre lesquels on joue.

Le jeu multitable, attention

Un des gros avantages du jeu online par rapport au jeu live est le nombre de mains et de parties nettement plus important que l’on peut jouer dans un même laps de temps. Se mettre à jouer plusieurs tables doit néanmoins être une décision murement réfléchie. Lorsque l’on joue plusieurs tables, nos capacités d’attention sont réparties sur les différentes tables. Plus il y a de tables, moins on a de temps pour étudier chaque joueur et chaque coup joué. Cela parait évident, mais les conséquences ne sont pas négligeables. Toutes les informations que le joueur perd lui fond perdre également de son avantage sur les autres joueurs. Battre une limite en jouant une table ne signifiera pas battre cette limite en jouant 4 ou 6 tables. Il faut bien identifier d’où provient son avantage à la table. Si notre avantage provient de notre façon de jouer (sélection de mains preflop, agressivité en fin de Sngo, …) et ne dépend que peu de notre observation de la table, notre avantage va peu diminuer en jouant plusieurs tables. Si notre avantage provient pour beaucoup de notre connaissance des joueurs, de notre observation de leur façon de jouer et de nos lectures, nous allons perdre beaucoup de cet avantage en passant à plusieurs tables. Le jeu multitable est souvent un jeu automatique et mécanique. Pour y être gagnant, il faut être sûr que l’on a une méthode qui fonctionne bien en moyenne contre l’ensemble des joueurs de cette limite.

Par ailleurs, le jeu multitable permet peu de faire progresser son jeu. Il est moins ludique. C’est un peu comme aller à l’usine pour faire du travail a la chaîne. Jouer plusieurs tables à la fois doit être l’aboutissement d’un travail préparatoire sur la limite que nous essayons de battre. Il doit permettre de rentabiliser un avantage que nous avons prouvé sur la limite en question. Il faut entrecouper le jeu multitable de séances de travail pour faire progresser son jeu, et éviter de se mettre à multitabler à une limite que l’on ne connait pas. Si les profits sont multipliés par le nombre de tables, les pertes et les erreurs aussi.

La sélection des parties / le ciblage des joueurs :

Au poker, on ne gagne sur le long terme que lorsque l’on est meilleur que ses adversaires. On n’est jamais bon ou mauvais dans l’absolu. On est meilleur que ces joueurs, et moins bons que ces autres joueurs. Cette constatation doit conduire à une réflexion sur les tables auxquelles on s’assoit, qu’elles soient réelles ou virtuelles. Ce tournoi ou cette table de cash game est elle profitable pour moi ? Suis-je meilleur que la moyenne des joueurs ? Suis-je capable de dégager un profit de ces parties ? La réponse n’est pas toujours évidente à priori. Mais en se posant régulièrement la question pendant et après une partie, nous saurons nous faire une idée de plus en plus précise de la réponse.

Une fois que l’on est à table, le même processus peut être mis en place. Quels sont les joueurs qui sont faibles, quels sont ceux qui sont forts ? Cibler les joueurs à jouer et à isoler et ceux à éviter doit immanquablement nous aider à monter des jetons en tournoi, et à gagner de l’argent en cash game. Cette observation des joueurs, même si elle ne permet pas immédiatement de dire s’ils sont forts ou faibles vous apportera peut être des informations concrètes exploitables. Ce joueur ne défend pas ses blindes, je vais l’attaquer plus souvent avec rien. Ce joueur joue beaucoup de coups avec des mains médiocres et n’essaye pas de voler les pots : je vais essayer de l’isoler régulièrement. Ce joueur relance très fréquemment en fin de position et passe sur des sur relance : c’est une cible intéressante à sur relancer avec des mains faibles. Etc…

Si vous aviez l’habitude de gagner à des limites plus basses sans vous poser ce genre de questions, ce sont des considérations à prendre en compte quand les parties deviennent plus difficiles.

Quand les difficultés surviennent, que la confiance s'en va et que le doute s'installe, il est sans doute temps de faire une pause et de prendre du recul. Pourquoi je gagnais avant et pourquoi je ne gagne plus ? Qu'ai je changé dans mon jeu ? Qu'est ce qui a changé dans le jeu de mes adversaires ? Qui sont d'ailleurs mes adversaires ? Comment faire pour les battre? Qu'est ce qui manque à mon jeu pour gagner? C'est sans doute à ce prix que le joueur dans le doute retrouvera le chemin de la victoire.

dimanche 6 septembre 2009

Flopper deux paires


Il nous est tous arrivé de flopper deux paires au flop, de nous sentir soudain très fort et invisible, puis d'essayer de piéger notre ou nos adversaires en slowplayant. Le turn a apporté une carte anodine ou à peine douteuse et l'action s'est emballée. Malgré notre mauvais présentiment, nous n'avons pas su sortir du coup. Le show down nous a permis d'admirer la magnifique quinte ventrale touchée par un de nos adversaires. Une fois la litanie d'insultes contre votre mauvaise fortune vous êtes vous demandé si vous aviez vraiment bien joué le coup? Deux paires au flop est elle une main si solide que cela ? Comment arrêter de gagner peu et de perdre beaucoup avec cette main ? Ce sont les questions auxquelles j'ai essayé de répondre dans ce dossier.



Pendant toute une période d'apprentissage au poker, on se sent quasi invincible lorsque l'on floppe top paire top kicker. On est toujours prets à engager tous nos jetons, quelque soit la profondeur avec cette main. Et petit à petit, cette tendance passe. Nous jetons facilement cette main dans certaines situations. Ou nous essayons de contrôler un peu la taille du pot plutot que de tout envoyer contre trois adversaires. Le problème est parfois plus difficile à corriger lorsque l'on joue deux paires au flop. D'une part, on la joue moins souvent et l'expérience arrive moins vite. D'autre part, c'est une main plus forte avec laquelle on sent souvent très fort, parfois invisible, et quasi invincible. Pourtant, deux paires est la main faite qui se trouve juste au dessus de top paire top kicker. De plus, cette main offre quelque particularités qui la rende difficile à jouer.

Deux paires au flop est une main faite qui a peu d'outs pour améliorer.

Lorsque nous floppons deux paires, nous ne finirons que rarement avec une meilleure main. En effets nos 4 outs nous donnent grossièrement 18% de chances de finir en full. Et le plus souvent, l'apparition de cette doublante aura pour effet d'effrayer la plupart des mains que nous aimerions voir nous payer. De ce fait, l'apparition de nouvelles cartes ne nous aide pas, et aide le plus souvent nos adversaires.

Deux paires au flop est une main qui ne reçoit pas beaucoup d'action.

Quand nous touchons deux paires, il y a moins de chance que le ou les adversaires aient touché une paire vu que nous avons deux des neufs cartes qui permettent de faire une paire avec le flop. Tout particulièrement quand nous touchons deux paires avec les deux plus grosses cartes du flop (top two pairs) ou la plus grosse et la plus basse carte (top and bottom pairs), il n'y a plus que deux cartes que nos adversaires peuvent avoir pour avoir floppé top paire. Ceci explique le manque d'action chronique que nous rencontrons lorsque nous floppons deux paires. Dans une main ou nous sommes plusieurs au flop, nous ne serons pas toujours payé par un adversaire qui n'a que la paire du milieu ou la paire la plus basse. C'est frustrant, et l'on se demande à quoi bon flopper une aussi bonne main si c'est pour ne rien gagner avec.

Deux paires est une main vulnérable à plusieurs.

De la frustration de ne pas avoir d'action découle naturellement les envies de slowplayer cette main. Cependant, contre plusieurs adversaires et selon la nature du flop, nous seront souvent confrontés à des tirages à plusieurs outs: les combinaisons multiples d'une paire avec tirage quinte ventrale ou par les deux bouts, tirage couleur, ainsi que des overcards. Un seul adversaire aura rarement tous ces tirages. Mais plus les adversaires sont nombreux, plus le nombre de cartes susceptibles de nous battre peut être important. De ce fait, il est très important de réduire le nombre d'adversaires le plus tôt possible. Notre main est d'autant plus vulnérable que la hauteur de la plus forte carte est faible, et que nos deux paires ne comporte pas la top paire. Dans ce cas, la top paire ou une overpaire éventuelle bénificiera d'outs supplémentaires si la top paire touche son kicker ou si une doublante apparait au tableau.

Deux paires offre de bonnes cotes implicites aux adversaires.

Le problème, c'est que si un adversaire améliore suffisamment sa main pour nous battre nous lui donnerons probablement beaucoup de nos jetons. S'il n'améliore pas, nous ne lui prendrons rien de plus ou dans le meilleur des cas assez peu de jetons. Dans des situations ou les tapis sont profonds, il est très important de protéger sa main et son tapis. En évitant de perdre votre tapis, vous restez en vie dans un tournoi multitable (MTT), ou dans un tournoi à une table (STT), ou encore vous économisez une cave ou plus en cash game. Les jetons qui ne sont pas perdus sont gagnés.

Les bonnes situations pour deux paires au flop

Les mains contre lesquelles nous souhaitons jouer lorsque nous floppons deux paires sont essentiellement top paire bon kicker et une overpaire. Dans les deux cas, nous souhaitons jouer en tête à tête. Dans ce genre de situations, nous aurons environ 75% de chance de finir vainqueur, et nous avons un client pour nous payer malgré sa main moins bonne.

Si le pot a été relancé, nous aimerions que le flop comporte quelques tirages. Pourquoi ? En général, si nous ne sommes que deux à voir le flop, notre adversaire aura rarement ces tirages et quand bien même, nous partons quand même avec de l'avance. De plus, notre adversaire ne pourra pas écarter le fait que nous sommes éventuellement à tirage et aura beaucoup plus de mal à lacher sa main tant que ces tirages ne rentrent pas. De notre coté, la statégie sera de mettre le maximum de jetons dans le pot avant que les tirages ne rentrent, car cela signifiera souvent la perte de notre client, ou pire encore, que nous sommes désormais battus.

Au contraire, sur un flop 6s 8d Qh, une main comme AQ ou KQ va peut être se poser des questions si elle reçoit beaucoup d'action. Nous aurons plus de mal à extraire de l'argent que sur un flop 6s 8s Qh.

Les mauvaises rencontres:

Il vous arrivera de flopper deux paires et de jouer contre deux paires meilleures ou contre un brelan. Mais ces situations sont tellement rares, qu'il vaut sans doute mieux les écarter tant qu'il n'y a pas plus de mauvais signe apparaissant, comme une doublante ou des tirages qui se précisent.


Illustration:

Pour illustrer ces différents principes, j'ai choisi un cas classique. Nous sommes de grosse blindes avec une main que nous n'aurions pas joué la plupart du temps. Mais plusieurs joueurs ont juste payé la blinde, personne n'a relancé et nous voyons un flop gratuitement. Nous floppons deux paires en touchant les deux cartes les plus basses du flop. Nous retrouvons avec une belle main faite, hors de position, contre plusieurs joueurs. Le flop offre très peu de tirage. Que faire ??


J'ai affecté aux différents limpers des mains potentielles assez classiques.

Hero (BB): 8s4s
SB : 7h5h
BTN : KsJs
CO: Ac8c
MP: JdTd

Scénario 1:
Vous attaquez le flop en espérant être payé par une dame, mais tout le monde passe. Ne pestez pas: vous venez de remporter 5 blindes sur lesquelles vous n'aviez que 37% d'équité. C'est à dire que si tout le monde checkait jusqu'au showdown, vous ne remporteriez le coup que 37% du temps. Voici les résultats que donne Pokerstove:

Hero (BB): 8s4s (deux paires basses) 37.25%
SB : 7h5h (tirage ventral plus tirage couleur backdoor) 17.68%
BTN : KsJs (tirage couleur backdoor + deux overcards par rapport à nos deux paires) 5.128%
CO: Ac8c (Une paire + une overcard + tirage couleur backdoor) 18.62%
MP: JdTd (tirage ventral + tirage couleur backdoor + deux overcards par rapport à nos deux paires) 21.32%

Gagner le coup tout de suite est loin d'être un mauvais résultat. Nous venons de "voler" 62.75% d'équité à nos adversaires.

Bien sur, cet exemple est fabriqué, et nous n'aurons pas toujours autant d'équité à voler. Mais contre 4 mains aléatoires, nous n'aurons en moyenne que 60% d'équité en floppant deux paires ce qui signifie que si tout le monde va au show down, nous ne gagnerons le coup que 6 fois sur 10.

L'autre risque en slow playant notre main et en gardant tous nos adversaires dans le coup, est que les nouvelles cartes apparaissant au tableau dégradent la valeur de notre main et nous amènent à jouer une main compliquée hors de position.

Et puis après tout, voler 60% d'équité de 5 blindes, ça ne fait que 3 blindes. C'est peu, et il peut être tentant de les risquer pour gagner plus. Mais gagner combien en plus ? Et perdre combien si l'adversaire améliore au dessus de nous ? Dans notre exemple, si personne n'a la dame, nous aimerions qu'un As ou un roi tombe pour donner top paire à l'un des adversaires, ce qui ne fait que 6 cartes. De plus, l'as est une fausse bonne carte. Il donnera deux paires à notre adversaire. Nous ne serons pas surpris qu'il mise ou relance, vu que nous penserons "Il a touché son As". Nous perdrons en fait beaucoup à l'arrivée.

Pire encore, je ne connais pas de pire sentiment que de laisser une carte gratuite à un tirage ventral pour lui donner tous mes jetons une fois que ce tirage rentre.

Scénario 2:
Vous checkez pour ne pas effrayer vos clients avec le secret espoir de pouvoir effectuer un checkraise, mais tout le monde check derrière vous.

Le turn: 6d

Le tableau se connecte un peu plus sur les cartes basses et un tirage couleur apparait. La SB checke et nous décidons qu'il est temps d'attaquer (protéger/rentabiliser) notre main. Nous misons 4BB, le joueur en milieu de position paye avec son tirage ventral et son tirage couleur pendant que le CO et le BTN se couchent. La SB relance à tapis pour 25BB. Que faire ?
Nous sommes battus par Q6, 57, 66, 44, 88, mais il y a aussi beaucoup de tirages possibles. Que peut bien avoir ce joueur en milieu de position ? Allons nous sortir de ce coup où nous devons payer 21BB pour en gagner 38 ?? Faut il juste payer ou pousser à notre tour pour essayer de créer un side pot contre ce joueur en MP qui nous couvre ?

Le joueur en milieu de position peut avoir une dame avec un kicker moyen, Q9, QT, QJ ou un bon 8 et être tenté d'aller au show down pour le moins cher possible. Il peut aussi avoir de multiples tirages avec lesquels il a décidé de ne pas enflammer le coup. Certains joueurs frileux auront aussi pp9, ppT ou ppJ.

Le joueur en SB peut avoir un gros tirage avec lequel il essaye de gagner le coup tout de suite. Il est hors de position, et peut s'être donné une chance d'attendre son tirage sans l'attaquer, puis changer d'avis au turn. Son tapis est parfait pour ce genre de move. Il y a 13 blindes à gagner pour son tapis de 24BB et donc le rapport risque/récompense est intéressant. De plus, rien dans l'action jusqu'ici ne laisse supposer que quelqu'un a une main très forte et qu'il sera automatiquement payé. Mais la SB peut aussi avoir des mains faites très fortes, comme deux paires, brelan ou quinte. Sa position en premier de parole et le nombre d'adversaires peuvent l'avoir incité à tenter le check raise au flop puis au turn. S'il a une main très forte, partir a tapis au turn a beaucoup de sens: il y a toujours 13BB à prendre pour son tapis de 24BB, il y a un tirage couleur qui vient d'apparaitre et deux clients potentiels, et il ne reste qu'une carte à venir. Il est temps de faire payer le prix fort aux joueurs à tirage. De plus, s'il a quinte ou brelan, il peut tout a fait espérer qu'un des deux joueurs en lice ait brelan ou deux paires.

D'ailleurs, avant de miser, aviez vous envisagé cette possibilité? Aviez vous déjà pris votre décision? Cet un exercice auquel il faut s'habituer:
Si je mise, quel sera la taille du pot? Quelles seront les tailles des tapis des adversaires comparés à la taille du pot? Quelles mains et quels joueurs sont susceptibles de faire un move dans cette situation? Quels joueurs vais je payer si ils poussent leur tapis? Contre quels joueurs vais je au contraire coucher ma main? Quand la taille du pot se rapproche de la taille des tapis restants, il faut commencer à envisager ses critères d'engagements: quels joueurs suis je prêt à jouer à tapis, et dans quelles conditions ? (Par exemple, si la couleur ne rentre pas à la rivière, je payerai le tapis de ce joueur, mais je coucherai ma main si la couleur rentre)
Dans ce cas précis, vos chances sont minces 7.90% contre 63.16% pour la SB et 28.94% pour le joueur en MP.






Scénario 3:


Le turn : Tc

Cette fois ci le tableau se connecte par le haut, et un tirage couleur apparait. La SB checke et vous misez 3.5BB qui sont payées par le joueur en MP, le CO et le bouton. Le pot fait désormais 19BB

Hero (BB): 8s4s 39.48%
SB : 7h5h, tirage ventral: 7.90%
BTN : KsJs (tirage quinte par les deux bouts) 15.79%
CO: Ac8c (Une paire + tirage couleur max + une overcard) 23.68%
MP: JdTd (tirage ventral + une paire + une overcard par rapport à nos deux paires) 13.16%

Nous sommes favoris contre chaque joueur individuellement, mais toujours pas contre l'ensemble des adversaires.

La rivière vient sous la forme d'un 6d. Tout le monde checke jusqu'au bouton qui mise 14BB. Nous avons toujours la meilleure main, mais nous ne le savons pas. Nous sommes battus par QT, par J9, par 66, 44, 88 Q6, Q8, T6, T8, 75, 97 qui sont des mains plus ou moins crédibles selon le niveau et le style de vos adversaires. De plus, il reste deux joueurs à parler derrière nous. Nous voilà devant une situation bien difficile. Si un As, un 9, un J, un K, une Q ou la couleur étaient rentrés à la rivière, lâcher nos deux paires aurait été plus facile. Est il possible que QT ou J9, n'aient pas envoyé tapis au turn sur un board aussi dangereux?? Voilà en tout cas une décision bien difficile. Telle que la main a été jouée, il me parait difficile de lâcher notre main. Il y a peu de chance qu'une dame ait checké le flop puis amélioré en deux paires. Une paire de 6 paye t elle au turn ?? Pas sur. Nous redoutons un J9 qui slow play, ou encore 97 qui avait un double tirage au turn.




Dans cet exemple, il nous est compliqué de valoriser notre main à la rivière. Beaucoup de grosses cartes, une quinte est rentrée. Nous préférons checker puis payer une mise plutot que de miser et de devoir coucher sur une relance à tapis. En payant à la rivière, nous sommes content qu'un joueur ait essayé de bluffer le coup, car il nous était difficile de miser par nous même hors de position contre 3 joueurs. En gardant beaucoup d'adversaires, nous prenons des risques de les voir améliorer, mais les nouvelles cartes rendent souvent notre main difficile à valoriser si nous sommes en plus hors de position.


En général, avec deux petites paires, et beaucoup d'adversaires, il faut essayer de gagner le coup au flop, ou au moins de réduire le nombre d'adversaires pour faciliter ses décisions par la suite. Le but est d'engager ses jetons dans le coup lorsque l'on est devant, et que notre équité est la meilleure. En général, dans un pot multijoueur, cette situation se produit au flop. De plus, les améliorations avec deux paires sont rares. Il n'y a que 4 cartes qui vous font évoluer vers un full. La doublante pourra le plus souvent effrayer votre ou vos adversaires. Les cartes à apparaitre pourront également geler l'action en inquiétant vous et vos adversaires (une doublante qui ne vous donne pas full, une quinte, une couleur...). Dans un pot non relancé, particulièrement s'il y a peu de chance que le flop ait touché vos adversaires, ou si vos adversaires sont particulièrement passifs, faites le ménage sans attendre que quelqu'un mise pour effectuer un check raise. Vous êtes sans doute bien favori contre chacun des joueurs, mais rarement contre l'ensemble. Si vous optez pour checker le flop, et qu'un adversaire en fin de parole fait une petite mise, ne vous contentez pas de suivre cette mise pour attirer d'autres joueurs. Vous devez essayer d'isoler un joueur, et gagner le coup au flop n'est pas un mauvais résultat. Vous ne savez pas trop quelles cartes vous craignez pour la suite du coup, et moins il y a de joueur dans le coup, meilleure est votre équité.

mercredi 1 avril 2009

Bilan du premier trimestre en Sngo

Bon je n'ai pas posté grand chose au niveau suivi des résultats. Alors voici mon bilan en Sngo depuis le 06/12/2008, date à laquelle j'ai repris le suivi sur une feuille Excel.


De Dr Laboulle & Mr Laboullette



Les 4$ sont des Sngo180 joueurs, les 8$ sont les deep stack 90 joueurs donc je considère ça comme des MTT. Je n'ai quasiment pas fait de cash game. Quelques sessions sporadique plus ou moins à chier sur Partouche ou je suis à -25€ en jouant en NL20. Pas de cash game sur PS depuis début Janvier.

Quelques manches MH sans résultat notable.

Je me suis donc re concentré sur les Sngo et MTT petit buy in, ce que je fais quand je ne me sens pas au top pour jouer en CG. Dès que je suis pas déterminé à être patient et rigoureux en cash game, ce n'est pas bon. En Sngo, le jeu est sufisament simple aux petites limites pour que je sois performant.

De plus, en Sngo, on y trouve des fields beaucoup plus faibles qui génèrent beaucoup d'argent mort. En cash game, il y a rarement plus d'un ou deux fish à la table, il faut avoir les spots contre eux et qu'ils ne chattent pas sur un ou deux gros coup. En Sngo, ils ajoutent beaucoup d'argent mort au prizepool. Ils montent des stacks en jouant mal, éliminent des bons joueurs puis sont capable de tout reperdre à la bulle ou en fin de tournoi parcequ'ils ne maitrise pas certains points.

J'ai lu le bouquin de Colin Moshman "Sit and go strategy" durant le premier trimestre, ce qui m'a permis d'améliorer un peu mon jeu en fin de partie dans les Sngo une table, et dans la fin des MTT. J'ai également amélioré mon approche des MTT. Je monte régulièrement des gros stacks, et je suis désormais entièrement tourné vers les 3 premières places. Faire 18e sur 180 joueur m'importe peu. J'ai changé mon approche de la gestion du risque dans ces tournois. Je suis plus agressif. Autant je fais être prudent et pot control dans un Sngo une table sur les premiers niveaux, autant en MTT, mon seuil d'engagement va être plus faible, et mes lignes vont être destinées à engager tous mes jetons. Ma gestion des tournois a également changé. Dès que je suis sous 20 blindes, je suis en alerte, prêt à prendre des risques pour doubler. Toutes les occasions de voler 3 ou 4 blindes deviennent bonnes. Je suis de plus en plus agressif avec mes gros tirages.

C'est toute la différence entre faire un MTT occasionnellement et essayer de jouer le plus longtemps possible, et multitabler des MTT à 4 tables pour jouer la victoire. Peu importe de sauter 110e ou 25e, l'objectif est la TF, et le but est d'y arriver avec le plus de jetons possible. Je pense que cette approche est payante dans ces MTT ou il n'y a pas beaucoup de profondeur. Dans des tournois plus deep, le small ball est sans doute plus payant, et permet de décaller un peu le seuil d'engagement vers des mains plus fortes. Mais dans ces tournois là...

J'ai aussi pris l'habitude de me servir de Sharkscope. D'une part pour connaitre mes adversaires sur les Sngo une table et sur les demi finale et TF de MTT. Cela me permet d'identifier certaines actions et d'adapter ma stratégie. S'il y a beaucoup de fishs, je vais être plus patient, car il vont faire des erreurs, et perdre leurs jetons. Je vais essayer de les jouer à fond. S'il n'y a que des bons joueurs, je vais être plus agressif, car les jetons seront dur à prendre et je n'ai pas beaucoup d'erreur à attendre de leur part.

J'ai aussi découvert la fonction recherche de tables de Sharkscope qui sondent les Sngo en cours d'inscription. Cela permet de faire un peu de sélection de table pour les Sngo à 45 joueurs et moins. Je me suis aperçu que les Sngo 5$ sont en général plus facile que les 10$, ce qui m'a éclairé sur mes mauvais résultats à 10$. J'avais beau avoir l'impression d'avoir de la réussite à 5$, et pas beaucoup à 10$ dans mes rencontres et dans les AllIn preflop, l'écart de résultats me laissait vraiment perplexe: Incroyables à 5$ et mauvais à 10$... Il y a effectivement un autre facteur qui rentre en compte. Les tables sont nettement meilleures à 5$ qu'à 10$. Du coup, je vais désormais utiliser le tournament selector pour choisir mes Sngo. La sélection de table est un facteur décisif au poker...

mardi 31 mars 2009

Une journée de malade

A l'heure ou j'écris, je ne sais plus trop quel jour on est. Je suis rentré d'une session live à 5h00 du mat Lundi matin. Le temps de dormir un peu, de me réveiller à 14h30, et je m'aperçois que je viens de merder un rencard à 14h00.

Café, et lancement de Cash Game sur Partouche. Il me reste 50€ environ, j'ouvre deux tables NL20, une SH, une FR et me retrouve rapidement en full bankroll. Je monte jusqu'à 130€ environ au bout de deux heures, avant de sortir à 75€ vers 19h30... Encore une session un peu trop longue. Plutot good run dans la première moitié, et moins bon dans la deuxième. Mais aussi impatience, fatigue et frustration qui augmentent un peu la redescente.

Je ferme la room pour regarder HSP, puis cherche un tournoi à faire. J'ouvre Everest, et trouve un 10k pour jouer mon pass d'or. Je m'inscris, puis je change d'avis, et décide que finalement, je ferai le 30k un autre jour. J'ouvre PS et trouve un 8$ MTT. Je m'inscris, puis lance 3 Sngo 180 joueur 4$. J'en plante 2 assez rapidement, et en relance 2 pour garder 4 tables.

Je monte un gros stack sur le MTT, je vais naviguer dans le top 10% pendant 2h. La bulle éclate et je rentre ITM parmi les 325 payés. Ce n'est qu'une étape, car comme d'hab, seule la TF paye bien. J'ai environ 36BB et je suis dans les 60 premiers. A ma table, le plus gros stack a 50BB environ. Nous sommmes 6 joueurs à plus de 30BB. Je suis au CO avec QQ. Un joueur qui ouvre beaucoup de pots et qui est très agressif relance deux siéges avant moi. Il est payé par le joueur suivant, et je relance à un tiers de mon tapis. C'est la limite théorique pour pouvoir folder. Je le laisse deviner. Squeeze ? Pas Squeeze ?? Le relanceur initial hésite longtemps, puis pousse. Le calleur se couche et je paye son tapis. Il me montre AQs. Je ne tiens que 4 cartes. Ace on the river. En gagnant le pot je passais 4e avec un stack de 75BB... f**k off...

En parallèle il me reste un des Sngo180 joueurs qui marche bien aussi. J'atteind la TF qui se constitue à 9 joueurs, j'ai 14BB je suis 8e en stack, pas folichon, mais c'est pas foutu. Il ne me reste que ces deux tournois, et je suis bien sûr au taquet. Un joueur saute, puis en l'espace de 4 mains je vais splitter AK vs A8 (quinte), puis AKs vs AKo (sboub). Phoque, toujours 12BB. 2 mains plus tard, un vol de blinde avec AQ puis rien pendant un tour. Quand arrive le spot: QQ de BB. Raise du CL, reraise du SB qui se commite, feu chez moi, payé par CL, payé par SB... Je grimace dans un premiers temps, puis vois AT chez CL et JJ chez SB. Spot à 40K pour prendre la 2eme place... Je ne tiendrai que 4 cartes. Ace on the river qui apporte aussi la couleur aux valets... Un 2eme pot énorme qui s'envole en une demi heure. Je sors 8eme... Je n'y arriverai pas à le gagner ce tournoi...

J'ai une petite pensée pour Simon qui collectionne les pots énormes perdus en étant bien devant à des moments clés...

Bon, il est 2h30 du mat et je dois amener ma voiture au garage à 08h30... Je ne vois pas 36 solutions... Reload. Je relance une série de 4 Sngo180 joueurs. J'en plante deux que je remplace assez vite, puis je commence à avancer dans plusieurs d'entre eux. A 6 heures du matin, je joue 3 tables finales en simultané. 1 ou je suis bien CL avec 60k contre 30k au second, et les deux autres ou je suis entre 10 et 15 blindes.

Je suis bouillant. Le fait de jouer 3 tables m'aide à être patient sur la table ou je suis très gros. J'ai le temps d'attendre sans souffrir, et je n'ai pas de cartes qui justifie l'agression à outrance. J'ai besoin de mon attention pour gérer mes shorts stacks. C'est le statu quo sur les trois tables pendant 20 minutes jusqu'à une main clé sur le tournoi ou je suis CL. J'ai TT de BB, et la Sb m'attaque, je reraise, elle me boite pour la moitié de mon stack... Feu. Q9s enface (??, il m'avait l'air assez paisible jusque là), je tiens et monte à 100k. J'enchaine sur deux vols de blindes et assois encore un peu plus mon lead. Nous sommes 6 joueurs.

Sur la 3eme table, je pousse mes 9BB avec AQ, payé par KK. Pas de miracle. 8e. Sur l'autre table, nous sommes 8 aussi et je suis 4e.

SngoNo1: Je varie entre 80k et 105k au gré des agressions qui se passent plus ou moins bien jusqu'à une main ou j'ai KQs de SB. Le bouton (40k) relance à 8k, je sur-relance à 24k et il me boite. Tant pis, je paye ce qui reste, il me montre AJo. Je rentre un de mes 18 outs à la river pour le sortir et monter à 140k. Il reste 4 joueurs, (29k, 34k, 63k et 140k). 10 mains plus tard j'ai KK utg que je relance. La BB qui a 60k defend. A-Q-8 tricolore. check - check. Turn 7. Je paye sa mise de 10k. Riviere K. Il mise 16k, je le relance à tapis, et il paye avec A8... Mon ratio de bonnes rivières remonte :o).

Nous sommes 3 joueurs (31k, 32k, 200k). 10 mains plus tard, la situation est globalement inchangée. Je relance KTo 7.5k du bouton et la SB me minraise. Je suis surpris par cette mise chelou. Monstre ou bluff moisi ? Comme j'ai les moyens d'être curieux, je le boite et il me paye avec AA. Ok. Monstre. Cinq cartes plus tard (dont un K et un T), je suis en HU 232k contre 31k blindes 1500-3000-300.

Sur la première main, mon adversaire me laisse un walk avant que je le boite sur la main suivante avec K9s. Il me paye avec K7o... 4 cartes plus tard il est drawing dead... :o)))

6h30 du matin, et il est là le tournoi ou il ne peut rien t'arriver !!!


Bon, c'est pas le tout, mais il me reste une TF à finir sur la No2. La soirée reprend son cours normal quand deux shorts stack partent à tapis alors que j'ai KK de BB. 55 et 77 en face. 5 au flop et je ne prend qu'un exterieur qui me laisse à 20k au lieu de 55k et 2eme place... Mon écran se fige... Plus de connexion internet. Rhaaaaaaaaaaaaa.... Je patiente 90sec, rien. Je debranche le modem, le rebranche. Rien. fjnklmsjdgmlksjgklsjdfgkmsjgkl.

Je recommence et insiste pendant 15 min. Avant que ça revienne. Il me reste 6k... Boite, Boite, Boite payé. Ax vs AK ... Dehors, 6e...


Je me détends enfin. Je viens de mettre fin à une série de 25 Sngo non payés (dont 17Sngo 180), mais de belle manière. La soirée (nuit) se résume à un MTT ou je fais ITM, 10 Sngo 180 joueurs, 4 ITM dont 4 TF : 8-8-6-1. Et surtout, surtout, j'ai enfin gagné ce putain de tournoi. Je checke Sharkscope, qui m'annonce 50 tournois joués de ce type, 10 ITM, à chaque fois en TF, dont une victoire pour un ROI à 110%. (Bon je sais 50 tournois...)

Et puis je checke mes mails, et je tombe sur un mail d'everest qui me notifie que je me suis inscrit au 10k... Oui je sais, mais je me suis désinscrit... Euh, j'ai un doute. Y'a pas un mail aussi quand on se désinscrit ?? J'ouvre everest, cherche les 10k d'hier soir, trouve le tournoi, parcours la liste des inscrits... 112 joueurs, 10 payés. 27e Laboulle.... CCCOOOOOONNNNNNNNN de moi !!!!! Non seulement j'ai refait la blague de j'utilise pas le passe d'or mais en plus je ne joue pas le tournoi...

C'est pas comme ça que je vais avancer si je jette 100$ à chaque fois que je gagne un peu à coté...

Du coup, je pars mettre ma voiture chez le garagiste. PV sur le pare brise... Et merde...
Bon, je m'en fous, ce soir, je déchire le King5 avec les potes !!






lundi 16 mars 2009

Les différentes zones de jeu en tournoi, en fonction de la taille de son tapis.



En général, en début de tournoi multitable, tout est a peu prêt possible. Tout les joueurs ont en général plus de 100BB, et le style de jeu va en général se rapprocher d’un jeu en cash game. Mais ensuite, une fois que les blindes augmentent, que des coups se gagnent et se perdent, certains joueurs se retrouvent devant un tapis plus réduit. Quels sont alors les ajustements à effectuer ? Comment choisir sa main de départ ? Quelles cibles privilégier ? C’est ce que je vais aborder dans cet article.

Le tapis effectif.

Premièrement, en tournoi, il faut faire attention à la taille de son tapis bien évidemment, mais aussi à la taille des tapis des autres joueurs. Le tapis qui importe est bien souvent le plus petits des tapis des joueurs concernés. C’est ce qu’on appelle le tapis effectif. Tout d’abord, faire attention à la taille de tapis des autres joueurs va nous aider à le situer dans une zone de jeu bien précise, et nous aider à comprendre quelle est sa stratégie, ou ce qu’elle devrait être. Nous pourrons ensuite observer comment il se comporte avec telle ou telle taille de tapis. Ensuite, certaines mains se jouent mieux ou moins bien en fonction de la profondeur des tapis, car cette profondeur va permettre de gagner potentiellement beaucoup de jetons si on réalise le potentiel de sa main (brelan avec une petite paire, connecteur assortis, As assortis). Si un des joueurs engagé dans le coup n’a pas assez de jetons pour qu’il reste des jetons à miser quand on touche son tirage, la plupart du temps le coup ne sera pas rentable.

La zone verte (M>20, BB>30)

Nous avons plus de 20 fois le pot de départ. C'est la zone dans laquelle nous voulons passer la grande partie du tournoi. Nous pouvons jouer serré, agressif, super agressif et passer d'un style à l'autre à notre gré. Tous les styles nous sont ouverts. Tous les types d'actions sont possibles.

Il y a bien sur une des différences entre 30BB, 50BB, 80BB et plus. Cela fera l’objet d’un autre article.

La première idée est de pouvoir faire une relance preflop, puis faire un continuation bet au flop, et de pouvoir quitter ensuite le coup s’il y a de la résistance et que nous n’avons pas un jeu suffisant pour continuer sans entamer trop sérieusement la taille de notre tapis. Idéalement, cela revient à dire que nous pourrons rester dans la zone verte.

Avec une très grande profondeur, nous pouvons voir une relance et une sur relance et sur relancer les deux joueurs, tout en ayant assez de jetons pour d'autres actions plus tard dans le coup. Dans la zone verte, nous sommes souvent un joueur de poker a part entière, et cela vaut le coup de prendre des risques pour rester dans cette zone.

Dans la zone verte, quand les blindes deviennent un enjeu pour beaucoup de joueurs de la table, nous pouvons essayer de voler allègrement les blindes, tout en ayant beaucoup de marge de manœuvre vis-à-vis des réponses de nos adversaires.

La Zone Jaune (M entre 10 et 20, de 18 à 30BB):

Nous avons 10 à 20 fois le pot de départ. Lorsque nous quittons la zone verte pour la zone jaune, nous perdons la possibilité de jouer vraiment serré. Les blinds commencent à nous marquer, et nous devons commencer à élargir nos mains de départ. Nous pouvons jouer agressif ou super agressif, mais nous devons commencer à tenter des actions avec des mains un peu plus faibles que celles qu’un joueur serré choisirait de jouer.

Certains types de mains, les petites paires et les connecteurs assortis, n'ont plus les cotes suffisantes pour être jouées, parce que nous n'avons plus assez de jetons pour rentabiliser les pertes lorsque nous gagnons le coup. Il est en général recommandé de payer pour essayer de trouver un brelan au flop si la relance à payer n’excède pas 10% du tapis effectif. Pour des connecteurs assortis, en plus d’une position tardive pour prendre de bonnes décisions post flop, il est recommandé de ne pas payer une relance supérieure à 5% du tapis effectif.


Les blinds augmentant, elles vont devenir un enjeu important quand le tournoi avance. Les petits tapis vont les subir en les payant se qui va engager une part toujours plus importante de leur tapis. De plus, leur faible tapis rend la défense de ces blindes difficiles. Les (plus) gros tapis vont donc essayer de voler ces blindes le plus possible pour augmenter la taille de leur tapis, et donc leur marge de manœuvre. Comment va influer la taille des tapis sur les stratégies d’attaques et de défense de blindes ??

Dans la zone jaune, une des activités principale va être le vol de blindes, et la recherche d’une situation favorable pour essayer de doubler. Mais par contre, cette taille de tapis est la cible idéale de re-steal. Cette zone est compliquée à jouer car les petits tapis qui n’ont pas grand-chose à perdre et les gros tapis qui ont de la marge de manœuvre vont nous mettre la pression.

1- Nous avons encore suffisamment de jetons pour passer sur un vol de blinde manqué.
2- Nous ne souhaitons pas forcément payer un petit tapis engageant les 2/3 de notre tapis avec une main moyenne.
3- Nous souhaitons encore moins perdre 2/3 ou la totalité de notre tapis contre un gros tapis avec une main moyenne.


Le resteal

Le re-steal, re-vol en français, est le vol du voleur de blindes. Le voleur de blinde est un joueur qui est essaye de prendre les blindes en position proche du bouton alors que les joueurs en début de parole se sont couchés. Selon son audace, le voleur de blinde tentera de voler plus ou moins fréquemment, et avec des moins plus ou moins fortes.

Mettons que nous avons 25BB, nous relançons à 2.5BB et un joueur qui a 16BB fait tapis. Si nous avons une très grosse main ou une poubelle, c’est facile. Si nous avons une main moyenne, voulons-nous prendre le risque de passer à 9BB, ou préférons nous abandonner les 2.5BB investies ?? Rester à 22.5BB va être une décision profitable si notre moisson de blindes se passe bien. Nous avons une petite marge de sécurité, nous pouvons encore attendre une meilleure opportunité de doubler, et doubler nous ferait remonter à plus de 40BB, en zone verte. Très souvent, il vaudra mieux attendre une meilleure main avant d’utiliser son joker.

La zone Orange (M de 6 à 10, de 12/13 à 18BB).

Cette zone est la zone de resteal par excellence. Notre activité principale, plus que le vol de blindes va devenir le vol de vol de blindes. Pourquoi ? Avec cette profondeur, si le vol de blindes se passe mal, nous ne pouvons plus faire de Continuation bet ‘à poil’ sans être engagé dans le pot, ou tout du moins, sans risquer une part trop importante de notre tapis.

Nous avons 16BB, nous faisons une relance à 3BB au Hijack (deux places avant le bouton) avec KJs. Nous sommes payés par les blindes qui nous couvrent. Le pot fait 9BB et nous ne flopons rien (genre 4-8-Q tricolore), et les blindes checkent. Nous ne savons pas trop si c’est un piège ou pas. Notre main a pour l’instant peu de valeur à l’abattage, car il y a de bonnes chances qu’un des joueurs en blinde ait un as, une petite paire, ou qu’il ait touché le flop. Nous avons peu de chances d’améliorer. Du coup, avec de la profondeur, un continuation bet aurait été une solution envisageable, même si la dame est peu engageante.

Avec cette profondeur, si nous misons 5BB, et que l’un des adversaires paye ou nous relance, nous avons investi la moitié de notre tapis et nous devons abandonner le pot pour nous retrouver à 8BB ce qui est un résultat désastreux. Il va nous falloir doubler pour seulement rattraper ce vol raté. Nous ne pouvons plus resteal, car notre tapis sera automatiquement payé par le relanceur. Nous tombons en zone rouge, et nous sommes condamnés à soit trouver un monstre, soit à ouvrir à tapis un pot non relancé, et à prier…

Pour éviter ce scénario catastrophe, que faire ? Il faut s’orienter vers le resteal, c’est à dire voler des voleurs de blindes en envoyant notre tapis encore respectable.

Les cibles idéales sont :

1- Des joueurs qui relancent beaucoup préflop, surtout en fin de parole. Comme nous allons relancer à tapis, il ne faut pas se tromper et tomber sur un joueur qui a relancé avec une très belle main et qui se sera tout content de nous payer. Nous aimerons aussi choisir un joueur que nous avons déjà vu se coucher dans ce type de situation. Notre but n’est pas de gambler, mais de gagner sans combattre la relance du joueur et d’augmenter notre tapis de 5 blindes ou plus sans risquer l’élimination.

2- Idéalement, un joueur qui est en zone Orange, entre 18 et 30BB. Il peut se coucher, car il peut attendre. Evitons le joueur qui relance à 4BB avec 12BB au départ. Soit il a un monstre, soit il risque de payer de toutes façons. Evitons également le joueur qui a un énorme tapis et que nous avons vu régulièrement payer des tapis de notre taille avec des mains moyennes.

3- Si l’occasion se présente, attaquer en squeeze une relance qui a été payée. Si le payeur n’est pas trop piégeur, il a une main moins forte que le relanceur initial, mais complique quand même la tâche du relanceur pour payer. Il y a plus à prendre au pot, ce qui améliore le rapport risque/profit.


En résumé la cible présente une grosse activité préflop, a un tapis entre 20 et 30 blindes, se couche régulièrement s’il est relancé à tapis. Plus notre main de départ est forte, plus ces règles peuvent être assouplies, plus elle est faible, plus le ciblage doit être précis.

Avec quoi resteal ? Toute une variété de mains. Grosses mains, mains potentielles, petites paires, etc … Eviter au maximum les mains dominées. De plus, attention à essayer de ne pas trop éveiller les soupçons. Trop de resteal va nous décrédibiliser. Et le joueur à 25BB finira par préférer risquer de passer à 40BB ou plus que de ne pas tomber à moins de 10BB, ou un gros tapis viendra faire le gendarme. Le but n’est pas d’attraper chaque vol de blinde, mais d’augmenter son tapis petit à petit pour retrouver une position plus confortable. Nous voulons éviter au maximum de nous retrouver à tapis couvert, et donc réduire les chances d’élimination.


S’il devient trop flagrant que nous volons, et si nous gênons trop les tapis plus gros que nous, ils finirons par prendre une chance de nous éliminer. De plus, plus nous utilisons l’arme du re-steal, plus nous risquons l’accident de tomber sur une main légitime qui nous paiera.


Sur une table passive, ou il y a régulièrement des limps multiples jusqu'à votre BB, relancer à tapis peut aussi être une situation profitable. Il faut bien sur s'assurer que le premier limper en début de parole n'est pas un joueur coutumier de tendre ce genre de piège avec une très grosse main. Mais ce genre d'action sera rarement payée, et peut rapporter également dans les 5BB assez facilement.

La zone Rouge (M de 1 à 5, de 1.5 à 7.5BB):

Dans cette zone, nous avons perdu la possibilité de faire une autre mise que all-in. Si nous faisons une mise plus faible, cela consomme tellement de notre tapis que nous sommes engagés de toute façon dans le pot. Dans ces conditions, autant faire allin tout de suite, car cela nous donne les meilleures chances de gagner le pot dès la première mise.

Lorsque que notre M est inférieur à 3, notre tapis ne suffira certainement pas à faire fuir les autres joueurs du coup. La combinaison de notre faible situation et des cotes attirantes fera que nous serons toujours suivis par au moins une personne.

Nous sommes dans une situation critique et nous devons être en alerte pour trouver un moyen de revenir à une situation plus sure. Une relance de 2 ou 3 fois la BB nous engage dans le pot, donc la mise possible est AllIn. Autant essayer de gagner le pot tout de suite en faisant la mise la plus forte possible, même dans le cas ou nous obtenons un monstre, mettons les As, il est conseillé d'envoyer, pour plusieurs raison.

Le tapis est petit, nous sommes dans une situation difficile, et il y a beaucoup de mains qui justifient un tapis dans cette situation. Encore plus si nous avons déjà envoyé plusieurs fois récemment, les autres joueurs vont commencer à en avoir marre de se faire voler par un petit tapis. Au contraire, une petite relance de notre part va paraitre pour le moins suspecte.



Avec quelles mains ?? Grosses paires, moyenne paires et deux figures sont des mains de premier choix. Les petites paires et les connecteurs assortis sont également de très bonnes mains. En fait, dans la zone rouge, l'importance d'envoyer dans pot non ouvert devient dominante. Si nous sommes en bonne position, mettons que 5 ou 6 joueurs ont déjà passé avant vous, nous pourrions envoyer avec pratiquement tout sauf vraiment les pires mains...

Si tout cela a l'air vraiment trop agressif (si ce n'est suicidaire), rappelons-nous ces deux choses:

1 - Nos adversaires ne savent pas avec quoi nous envoyons, et peuvent nous voir sur un rush. Si nous sommes payés, nous sommes le plus souvent outsider, mais la plupart du temps, nous prendrons le pot. Quand notre M est de 4, juste voler les blinds augmente notre tapis de 25%, ce qui est un gain important.

2 - Ne pas faire ce genre d'actions signifie que notre tapis devient de plus en plus petit. Plus notre tapis devient petit, moins nous impressionnons nos adversaires, et plus nous avons de chances d'être payé quand nous poussons. De plus, si nous avons la chance de doubler, le bénéfice est moins grand : doubler 7 BB nous laisse en zone de resteal, alors que le but est de remonter au dessus des 30BB.


Mixer en vol de blindes


De temps en temps, il est possible d'introduire une petite variante. Lors d'une situation ou nous aurions poussé tout notre tapis, nous faisons une relance qui nous engage, à 60% ou 70% de notre tapis. Nous donnons l'impression d'inviter quelqu'un à nous payer pour un peu moins cher, du coup, nous semblons montrer beaucoup de force. Cela peut inciter au contraire les adversaires à nous payer avec une main plus forte que si nous avions fait tapis.


Cette variante est à utiliser rarement, pour brouiller les pistes. Il faut l'utiliser avec des mains aléatoires: très fortes, fortes, moyennes.


Nous sommes engagés dans le coup. Si nous sommes juste payés, que nous ne trouvons rien au flop, il faut payer toute mise, quelque soit le flop, et envoyer le reste, quelque soit le flop si nous avons la possibilité d'envoyer en premier.


Avantages: dans certains cas, nous augmenterons la range de call preflop des adversaires. Dans d'autres cas, rares, nous feront coucher une main au flop qui n'a rien trouvé.


Inconvénients: Parfois, nous ferons coucher une main au flop qui n'a rien touché alors que nous avons trouvé une paire et nous perdrons ce que nous n'avons pas engagé preflop.

Le Stop And Go:

Une autre arnaque du joueur short stack est le stop and go. Nous avons environ 10BB et nous sommes de blinde. Un joueur en fin de parole relance à 3BB, et nous trouvons une main avec laquelle nous sommes prêts à jouer tout notre tapis. Il y a très peu de chance de faire coucher le relanceur preflop, car notre profondeur lui commande de payer notre relance à tapis. Le relanceur aura en effet une cote de 14 contre 7 pour nous payer, ce qui devrait l'inciter à payer avec quasiment toute l'étendue de ses mains de relance. Du coup, nous ne nous trouvons pas de fold equity preflop, et nous payons juste pour envoyer tapis au flop quelque soit le flop.

Le relanceur initial aura toujours la même cote pour payer, mais au flop, il se peut qu'il se trouve des raisons de coucher sa main s'il n'a rien touché. Du coup, nous retrouvons un peu de fold equity. Même si un bon joueur ne se laissera pas prendre, cela se tente de temps en temps.


The Dead Zone


Y'a t'il une zone au dessous de zone Rouge? Oui, Harrington l'appelle "The Dead zone". Nous avons moins que le pot de départ. Dans la "Dead Zone", nous semblons encore vivants mais nous ne le sommes plus. Il ne nous reste qu'une seule action possible Allin, et lorsque nous le ferons, les autres joueurs nous suivrons pour se débarrasser de nous. Nous ne devrions jamais nous autoriser d'entrée dans la "Dead zone" en étant rongé par les blinds. Nos chances de survie sont si faibles que nous aurions sans doute mieux fait de tenter une action auparavant.

Aucun joueur ne devrait se retrouver dans cette zone autrement que par accident. En allant Allin avec juste un peu plus de jetons que l'adversaire, en perdant, et en se retrouvant de la sorte avec un nombre de jetons ridicule. Dans cette zone, nous ne cherchons qu'une chose, pouvoir entrer dans le coup le premier. Et nous devons y aller juste avant que les blind n'arrivent. En parlant en premier, des mains qui nous auraient payé vu notre tapis minuscule sont susceptibles de passer de peur que quelqu'un relance derrière. Le besoin de parler en premier est si important que la nature de nos cartes importe peu.

Il faut juste mettre éventuellement à part le cas d'une bulle si nous voulons absolument être payé et qu'il y a des plus petits tapis derrière nous ou une table finale sur le net ou tout le monde quasiment est pris par le niveau des blindes, et que nous ne sommes pas mal placé par rapport aux autres.