lundi 16 novembre 2009

So what ? Let's Go Baby !

Voici venu le temps de faire un petit bilan de l'année, et des conséquences qui en découlent.

Au niveau professionnel, j'ai arrêté de travailler début Mars. Je me suis mis en dépression pendant 3 mois. J'ai ensuite soldé mes congés puis négocié mon départ de Shaktiware. Au bout de 10 ans dans cette société, je n'avançais plus. Je n'avais plus envie. La situation chaotique dans la société était très compliquée. Je pense avoir pris une bonne décision. Il était temps de partir sur autre chose, mais quoi?


Cette question sans réponse n'a pas été sans conséquence au niveau poker. Mon petit niveau tout à fait décent est cependant loin d'être suffisant pour m'assurer des revenus pour vivre. Et mentalement, émotionnellement, j'étais loin de posséder la confiance et la détermination à toute épreuve que doit posséder un postulant à cette activité. Du coup, j'ai continué à jouer sur le même mode. J'ai continuer à jouer en micro stackes sans travailler plus que ça, sans m'engager vraiment, sans prendre le moindre risque, sans me donner la moindre chance de réussir.

En juin, je suis parti à Vegas avec les copains, nous avons passé deux semaines vraiment géniales. Nous avons aussi réussi de grosses perfs. Trois tournois dealés dans les 3 premiers, 4 tables finales, 6 cash out. 35k$ de gains pour un bilan d'ensemble largement positif.

J'ai également continué à m'investir dans la radio SPAM, et dans le Webzine ChipLeadpoker. SPAM permet de passer de bonnes soirées avec les membres de l'équipe et les invités et reçoit un retour sympa. ChipLeadPoker procure peu de séances de travail en commun, mais le résultat est vraiment très satisfaisant. A chaque magazine, nous progressons et le résultat est vraiment encourageant.

A la rentrée, un autre évènement s'est produit en parallèle de mon départ de Shaktiware. Morgan, déjà à l'origine de SPAM et ChipLeadPoker se voit confier un blog dans une room de paris sportifs et de poker. De plus, il doit constituer une petite équipe de joueurs pour représenter la room sur quelques évènements pour un volume d'environ 10k$ par personne. A aucun moment je n'imagine être postulant. Je n'ai quasiment aucun CV. Je n'ai fait aucun event majeur. Je suis juste un joueur gagnant chaque année depuis trois ans, j'écris quelques articles stratégiques destinés aux débutants et aux joueur dégrossis. Bref, pas de quoi intéresser une room pour la représenter. Une 2e place dans un tournoi à 150$ de 250 joueurs, c'est peu.

Et puis, alors que deux de mes potes, Florent et Simon, sont pressentis pour représenter la room avec Morgan, plusieurs amis du groupe vont intervenir pour plaider ma cause, et convaincre Morgan que je dois faire partie de l'équipe. Leur lobbying n'aboutira pas. Mais je suis à la fois très touché, et surpris. Touché par leur confiance et ces encouragements, surpris car je n'ai jamais imaginé être aussi près d'avoir ce genre d'opportunité. Néanmoins, quand je regarde les CV de chacun, je suis derrière. J'ai sans doute des arguments à faire valoir. Même si certains pensent que j'ai un niveau comparable à eux, je sais bien au fond de moi que j'ai un truc en moins.

Simon a une très bonne technique, une confiance à toute épreuve, il déteste la défaite, il a une stratégie à moyen terme clairement établie, et il s'y tient. Il a pris sa décision et il fonce..

Florent a peut être une technique moins aboutie pour l'instant, mais il ne se pose pas de questions, joue avec des joueurs plus forts que lui pour progresser. Il a envie, et il progresse tous les mois.

Quand à Morgan, même si je pense que c'est celui qui doit le plus progresser techniquement et au niveau contrôle de ses émotions, il a pour lui son envie et sa haine de la défaite. Il gagne package sur package depuis 2 ans. Il a origine de tous les projets. Il s'est sorti les doigts du chaud depuis longtemps.

De mon coté, je suis un joueur cultivé, mais je manque de confiance en moi et de détermination. Je ne me suis donné aucune chance de réussir, je n'ai pris aucun risque, je n'ai jamais cru en moi, je ne me suis jamais dit: "OK, pourquoi pas moi, let's go baby !!"

Cet épisode va faire son petit bonhomme de chemin, et m'amener à participer au 500k$ garanti d'Everest. C'est un tournoi à 336$, un tournoi hors budget pour ma bankroll. Mais quand même largement de quoi me le payer. La structure est magnifique. J'ai été raisonnable par rapport aux gains rapportés de Vegas, le déplacement à Dublin pour l'IPO a été annulé. Alors let's gamble. Je joue le tournoi concentré comme rarement, et l'épisode de Vegas se reproduit. Un ou deux coups qui me mettent en confiance au début, une table facile, les bons spots au bon moment, et un deep run qui m'envoie ITM. Plus un coup de chance qui me permet de monter encore dans l'échelle des places payées avant qu'une paire d'As craquée finisse par me stopper. Au final 41e sur 1500 et 2500$ de gains. La chance sourit aux audacieux ?

Lors de ce tournoi, je m'aperçois de plusieurs choses: le field est largement jouable, même si je ne suis pas parmi les meilleurs joueurs. Jouer ces tournois peut me permettre de progresser au contact de meilleurs joueurs. Ca me donne une chance de chatter une grosse perf.

Dans les semaines qui suivent, une troisième place sur un tournoi SH à plus de 100 joueurs, et une victoire sur un 5$ à plus de 100 joueurs également.

Du coup, la motivation revient peu à peu. Je cherche un moyen de financer des shoots réguliers sur des tournois entre 100$ et 300$ de buy in. Notamment des qualifs pour des tournois live plus important. Car là encore, j'ai pu le voir à Vegas, il y a beaucoup de progrès à faire pour faire partie des meilleurs, mais je suis loin d'être ridicule.

Alors comment financer un ou plusieurs tournois par semaine à ces buy in? La réponse que j'obtiens est en Cash Game SH. J'avais un peu mis cette activité de coté ces derniers temps, mais je reste persuadé que j'ai les moyens de bien m'en sortir aux petites limites, et plus si je travaille sérieusement. Du coup, je retourne jouer sur Partouche en NL10 avec mes 65€ restant sur ce compte. Le niveau est tellement faible qu'il est impensable de ne pas décoller sur ces tables. Effectivement, en trente jours, je vais gagner plus de 600€ en jouant environ 10k mains de sh NL10 puis NL20. Et encore, il y a pas mal de gâchis en tilt sur certaines sessions facilement évitables. Et 10k mains, je peux faire plus vu le temps dont je dispose.

Du coup, une stratégie commence à poindre pour fin 2009:

1: continuer à moissonner sur Partouche la NL20 puis s'attaquer à la NL50.
2: gommer les mauvaises périodes qui ne me plaisent pas dans ces sessions, et m'améliorer contre les joueurs moins mauvais que les autres.
3: faire quelques tournois à entre 100 et 300$ sur Everest (field plus faible et plus restreint que sur PS)
4: Affiner début 2010.

J'ai déjà fait un 10k garanti sur Everest cette semaine ou je ne finis pas payé (23e sur 114, 10 places payées), mais que le niveau était pitoyable par moment!

Professionnellement, je vais travailler en indépendant. J'ai déjà un client solide, un petit client, et quelques opportunités qui se présentent éventuellement. Donc à moyen terme, l'idée est de partager mon temps entre un mi temps développement / services informatique, et un mi temps poker, pour continuer à progresser, me faire un CV et essayer de jouer quelques event live sympa.

En glandouillant cette année, j'en suis quand même à un bilan sympa:

CG live: +2000€
CG online +600€
Tournois live +3000$
Tournois online +1500$

J'ai atteint un objectif que je m'était donné pour 2008, mais plus pour 2009: une bankroll de 10k$.

Il faut compenser le qualificatif "en glandouillant" par un good run exceptionnel en tournoi MTT bien évidemment. Mais je reste persuadé qu'en jouant moins de merdouilles pour passer le temps, en travaillant plus mon jeu, en ayant un objectif et envie de l'atteindre, l'année 2010 devrait être belle.

J'ai passé l'année 2009 à essayer de nier mon envie de jouer sérieusement au poker, à essayer de la réfréner, à essayer de me convaincre que cela ne menait à rien. Cette situation m'a déprimé, car au fond de moi, j'en ai envie. De plus, même en jouant à reculons, je suis forcé d'admettre des signes encourageants. Admettre cette réalité peut aussi m'aider à retrouver un équilibre et l'envie d'assurer un à coté pour vivre mon mi temps poker. Il y aura forcément des périodes difficiles. Surtout en tournoi. Je ne peux pas espérer avoir des résultats aussi bons à court terme. A moi de m'accrocher, de continuer à bosser et à croire en moi.

Alors aujourd'hui, j'ai envie de dire: "Let's go baby".

A suivre.





2 commentaires:

stef a dit…

mon humble avis de finlandois .... tu ne peux que y arriver !!!

Teamvtc a dit…

Pas assez de place ne de temps pour réagir à cet article...

On en parlera de vive voix ; )

gl