2011 année charnière.
L'année 2011 devrait pour moi être une année décisive, ou au moins une année quasi décisive. A la fin de l'année, et sans doute un peu avant me connaissant, il me faudra prendre une décision. Stop ou encore ? Continuer vers le poker, ou bifurquer vers autre chose. Voilà pour la finalité, la destination de cette année. Fini les années de transition.
Alors comment faire?
Les objectifs sont les suivants pour continuer:
- Faire entre 30 et 40k€ de benef sur l'année 2011.
- Etre un joueur gagnant régulier en NL200/NL400.
- Etre un solide joueur de tournoi.
Pourquoi revenir aux tournois? N'est ce pas trop tôt ? N'est ce pas une perte de temps? Est ce que ça vaut le coup de passer 4 heures à avancer dans des tournois pour le plus souvent sauter dans un mauvais ITM à quelques places d'une table finale et des gros gains ? Ne serait il pas plus rentable de se concentrer sur le cash game? Je ne sais pas. Pour un joueur de cash game high stakes, sans doute. Mais pour l'instant, je n'ai pas cette ambition. L'idée à moyen terme est de progresser en tournois pour pouvoir jouer régulièrement des tournois à 100€, et pourquoi pas en chatter un. Ou d'attraper une qualif pour un gros event de temps de temps, et pourquoi pas chatter un gros ITM en plus du fun, de l'excitation, et du voyage qui va avec. Et même s'il faut chatter en tournoi, augmenter mes compétences et mon volume en tournoi augmentera mes chances d'avoir une bonne surprise de temps en temps. 100% des gagnants ont tenté leur chance.
En ce qui concerne le volume:
Cette année, je vais essayer de m'organiser des périodes de 3 semaines de jeu pour une semaine de break. La semaine de break doit servir à m'aérer la tête, profiter de mes proches, revenir sur la période passée, etc... Dans l'idéal, je souhaite planifier ces semaines, et ne plus les subir. Ne pas me retrouver le Lundi incapable de jouer, et n'avoir rien de prévu pour la semaine à venir.
Pendant les 3 semaines de jeu, je voudrais jouer 5 ou 6 jours dans la semaine, le week end étant une période travaillée par excellence. Les jours de break ou 1/2 journée de break sont plutôt placés en début de semaine. Le but est bien sûr de jouer en même temps que la plupart des joueurs récréatifs.
Dans l'idéal, j'aimerai jouer une trentaine de tournoi par semaine, et faire entre 20 et 30k mains de cash game par mois. Ca représente quand même un gros volume. Celà représente 5 soirs à 6 tournois par semaine, plus 5 jours à entre 1500 et 2000 mains par semaine. Ce qui veut dire deux sessions par jour de cash game de pas loin de deux heures, en multitablant 6 tables. C'est un volume très facile à réaliser en pic, mais plus compliqué à tenir sur la distance, en moyenne. Quand on regarde mon dernier mois de Décembre, un mois où j'avais prévu de jouer 3 semaines ou pas loin, on se rend vite compte que ça peut vite être compliqué.
Jouer ou ne pas jouer ?
Il y a forcément des périodes ou il est préférable de ne pas jouer. Épuisement, lassitude, tilt, ... Faire du volume pour respecter des objectifs et jeter les bénéfices des bonnes périodes n'est pas une solution. Mais désormais, il faut plutôt prendre le problème dans l'autre sens, et essayer d'anticiper. Comment faire pour être en état de jouer de façon intensive 3 semaines par mois? Comment faire pour gérer les sollicitations des amis ou des proches en semaine ou le week-end? Cela demande un peu d'organisation, de la planification, de l'anticipation et de la communication. C'est un métier. Il est difficile d'envisager expliquer à son patron que l'on ne vient pas travailler parce qu'on est pas en état 4 fois dans le mois.C'est ce que je vais devoir apprendre à faire en tenant les deux casquettes.
La solution passe par une hygiène de vie très sérieuse. Encore et toujours. Etre en forme pour aller travailler quand on est salarié, c'est un plaisir, presque un luxe. Pour un joueur de poker, c'est juste vital. Je suis pleinement conscient de ça, et je suis suffisamment cultivé pour m'organiser une hygiène de vie adéquate. Sommeil, sport, méditation ou alimentation sont des domaines que j'ai étudié, et dans lequel je me connais bien depuis le temps. Si je le veux, ce n'est pas un obstacle. J'ai tous les éléments en mains.
Est ce que j'ai les capacités techniques ?
Oui, je sais bien jouer. Suffisamment pour mes limites actuelles. Et de plus, je sais comment faire évoluer mon jeu pour progresser et m'améliorer. Mes lectures et les vidéos regardées ont servi à ça. Si je me pose les bonnes questions, je sais y trouver des réponses. La clef est là à mon avis. Se poser les bonnes questions. Quelles sont les situations où je gagne de l'argent, quelles sont celles où j'en perd. Comment puis-je gagner plus d'argent dans certaines situations, comment puis-je en perdre moins dans d'autre. Je connais beaucoup de move, beaucoup de principes théoriques. A moi d'affiner mes connaissance pour évoluer vers le bon move au bon moment, le plus souvent possible. J'y reviendrai dans un prochain billet.
Est ce que j'ai envie de réussir?
La question peut paraître incongrue, mais pourtant, c'est peut être LA clef du puzzle, ou du moins de mon puzzle. J'ai souvent eu le sentiment par le passé que je comprenais très bien les tenants et les aboutissants d'une situation, mais que je ne faisais pas ce qu'il fallait pour réussir. Dans mes pires périodes, mon comportement a parfois viré à l'auto-sabotage. Il y a sans doute des points psy qui entravent ma progression. J'en connais quelques uns, je travaille dessus.
Mais beaucoup plus simplement, pourquoi gagner de l'argent si l'on n'en profite pas ou si on estime qu'on ne le mérite pas, ou encore, qu'on estime que c'est de l'argent sale? Pourquoi s'offrir le luxe de travailler chez soi si notre chez nous est pourri dégueulasse ou pas à notre goût et que l'on ne fait pas ce qu'il faut pour le mettre au niveau de ses envies? Pourquoi s'offrir le luxe d'être le maître total de son emploi du temps si on l'organise mal, si on le subit, ou si on n'organise aucun élément un peu fun ou festif pendant les plages de loisir? Autrement dit, si je subis la vie dans mon nouveau métier de la même façon que lorsque j'étais salarié, à quoi bon ??
En 2010, j'ai résolu mes problèmes éthiques vis à vis de l'argent du poker. Je ne force personne à venir jouer avec moi, et certains joueurs sont sans doute très content de jouer avec moi. Je pense que j'utilise cet argent de façon sensée et utile.
J'ai aussi avancé sur la question qui concerne la vie d'un joueur de poker professionnel. Certes, il y a des périodes difficiles à gérer. Mais honnêtement, pourvoir travailler chez soi, où de n'importe quel lieu dans le monde à partir du moment où on a internet, et pouvoir partir n'importe où n'importe quand voir qui on veut, ça a quand même du bon, non? Oui, cette souplesse de vie est un luxe dont je veux profiter. Il me reste à progresser sur ce que je veux mettre dedans.
Les points sur lesquels je ne suis pas clairs sont:
-Est ce que je mérite de gagner beaucoup d'argent? Pourquoi ne le mériterai-je pas? Reste à m'en convaincre.
-Apprendre à profiter de mon argent, à me faire plaisir, à faire profiter mes proches de cet argent.
Voilà autant de points sur lesquels je vais devoir travailler durant cette année. Au regard de l'analyse de la situation, j'ai l'impression que la réussite dans mon entreprise passe par la résolution de problèmes personnels plus profonds et assez anciens. Alors peut être que d'ici quelques années j'écrirai un livre qui expliquera comment le poker m'a aidé à me transformer.